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and i said hey, what’s going on? | Lily&Charles
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(#) Sujet: and i said hey, what’s going on? | Lily&Charles ♦ Lun 5 Fév - 15:35
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O’NEIL
Charles
and i said hey, what’s going on?
Plantée au milieu du trottoir, indifférente aux passants pressés qui, non sans quelques protestations étouffées, se voyaient obligés de la contourner, Lily leva une paire d’yeux curieux vers la façade d’un bel immeuble cossu. Petit miracle, il n’avait rien perdu de son charme ni de ses airs de noblesse d’autrefois. Avec un enthousiasme presque enfantin, elle disséqua du regard et dans ses moindres détails l’architecture de cette si élégante bâtisse située, et c’est ce détail qui avait achevé de la séduire, en plein cœur du quartier animé de Brooklyn.
Sans doute, non, bien sûr que cela ne valait pas l’Hôtel Dumort, avec tous ses coins et ses recoins, qui fourmillait d’activité et vibrait au rythme de ses occupants, de la même manière qu’un palace ne vaudrait jamais la maison. Mais pourtant, alors qu’elle cherchait un moyen d’entrer sans trop attirer l’attention, Lily se surprit à penser que Charles O’Neil avait définitivement eu raison d’élire domicile à cette adresse. Il aurait pu faire pire. En tous cas, cela rendait sa visite inopinée soudain beaucoup plus agréable. Sonder les intentions de quelqu’un, ses projets, ses positions, par rapport au monde en général et au clan des vampires en particulier, pouvait se révéler être un exercice des plus fastidieux, après tout.

Un homme, la quarantaine, pétulant, vif, d’allure chic et raffinée, choisit ce moment pour gravir les marches du perron. Une fois devant la porte, il se mit à fouiller dans ses poches, à la recherche de ses clés. Les lèvres rouges de la vampire esquissèrent l’ébauche d’un sourire malicieux où s’était aussi glissée, fugace, une légère pointe de sournoiserie, comme une ombre furtive. Elle laissa échapper un sifflement appréciateur, trop aigu pour être naturel, trop fort pour ne pas être calculé. L’homme qui, ses clés à la main, s’apprêtait à franchir la massive porte d’entrée se tourna vers elle en fronçant les sourcils, visiblement intrigué par cette jeune asiatique habillée trop légèrement pour la saison qui le fixait sans honte. Parfait, songea Lily. Elle avait toute son attention.

« Vous me faites entrer ? demanda-t-elle, obstinément gaie devant la mine hébétée, indécise de son interlocuteur. »
Aussitôt, l’homme se braqua, le rouge aux joues et les yeux écarquillés, allant même jusqu’à reculer comme s’il avait peur qu’elle lui saute dessus, ce qui fit naître un petit sourire amusé sur le visage de la vampire. Il ouvrit la bouche, sans doute pour bafouiller une protestation indignée, mais déjà Lily répétait, implacable : « Vous me faites entrer. »
Le ton de sa voix avait changé. Il avait perdu ses inflexions enjouées, faussement innocentes, et avait adopté une intonation plus chaude et plus profonde, teintée d’un brin d’autorité, d’une touche presque hypnotisante. La flamme dans les yeux de l’homme, preuve de sa volonté, vacilla imperceptiblement et Lily, pendant une fugitive seconde, eut peur d’avoir échoué à donner vie à son encanto. Ou pire encore, qu’elle ne soit tombée sur un de ces Terrestres capables de percer à jour les secrets du Monde Obscur, avec ou sans drogues mystérieuses. Qu’il réussisse à décèler, même dans la pénombre de la nuit, même sous tous ses artifices, maquillage, charmes et trucs et astuces, la véritable nature de ce corps mort, froid, à la mécanique inerte qu’elle se trimballait.
Décidemment, cette histoire de Dark Shadow avait le don de la rendre paranoïaque.

Finalement, au bout d’interminables secondes, un bruit magnétique suivi d’un claquement retentit. L’homme s’écarta pour la laisser passer et elle ne se fit pas prier, franchissant la porte grande ouverte avec une confiance renouvelée. Dans le hall, elle aperçut la silhouette pliée en deux du gardien de nuit qui somnolait paisiblement sur un bureau admirablement bien rangé. Ses pas légers ne le réveillèrent pas et Lily, pas peu fière, se félicita d’avoir mis des talons plats. Elle s’engouffra sans un bruit dans l’ascenseur. La dernière chose qu’elle vit juste avant que les portes coulissantes ne se referment, ce fut son infortunée victime en proie à la confusion qui titubait lentement vers les escaliers.
Une fois arrivée au dernier étage, elle l’avait déjà oublié.

Lily se dirigea d’une démarche assurée vers la porte de l’appartement où elle savait que l’héritier O’Neil vivotait. La main sur la poignée, elle n’hésita qu’une seconde. Elle avait passé ces dernières semaines à jongler entre ses responsabilités, le retour de Valentin puis son enfermement, si satisfaisant, l’absence forcée de Raphael, ses histoires de cœur avec Simon, Simon qui avait marché au soleil et en était revenu vivant, comment, pourquoi, trop de questions, cette nouvelle drogue dangereuse qui avait surgi de nulle part mais, déjà, semblait partout, sans compter tous les inévitables petits soucis du quotidien qu’il valait mieux ne pas laisser traîner… Oui, Charles O’Neil, suceur de sang récemment débarqué à la Big Apple, n’avait que trop longtemps échappé à cette visite de courtoisie.
La porte n'était pas verrouillée. Lily, opportuniste comme pas deux, décida de prendre ça comme une invitation. Elle l’ouvrit d’un coup sec et pénétra à l’intérieur en s’exclamant d’une voix forte : « O’Neil ! Vous avez une invitée ! »

Campée au milieu du grand séjour, les poings sur les hanches, Lily s’efforça d’évaluer la décoration de l’appartement d’un œil critique. Ancien et moderne, à la fois, alliant tradition et originalité. Elle approuvait. Occupée à inspecter d’un peu plus près les détails d’un tableau dont elle ne parvenait pas à déterminer l’âge (deux fois plus vieux ou plus jeune qu’elle ? Elle n’arrivait pas à se décider), elle ne daigna pas se retourner lorsqu’un bruit de pas lui indiqua la venue de son hôte involontaire. « J’aime beaucoup, dit-elle calmement, comme si elle ne venait pas de s’introduire chez quelqu’un sans permission. Vous avez du goût. »
La première impression était toujours décisive, se remémora-t-elle non sans humour. Un compliment, ça ne peut pas faire de mal.
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Charles H. O'Neil
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Charles H. O'Neil
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(#) Sujet: Re: and i said hey, what’s going on? | Lily&Charles ♦ Sam 17 Fév - 14:02

And I said "Hey, What's Going On?"

Lily et Charles

You came to my house. Like That With your attitude and your words.  The doorbell is not for the dogs.  


 
New-York avait un air de nouveauté pour Charles. C’était la toute première fois qu’il quittait le continent Européen et il avait choisi les Etats Unis pour son premier véritable voyage. Les deux cents ans de travail avaient laissé place aux vacances qu’il avait méritées. Alors certes, ce n’était pas de véritables vacances puisqu’il était toujours en contact avec le PDG actuel et qu’il gérait toujours les affaires de son entreprise. Mais ne plus être à Londres, ne plus voir les mêmes lieux tous les jours, ne plus voir les mêmes têtes avait un air de vacances. Et puis découvrir de nouveaux paysages, un nouveau mode de vie était quelque chose de tout à fait exclusif pour Charles. Il n’avait jamais quitté Londres alors débarquer sur Times Square avait émerveillé les yeux centenaires du vampire. Il était resté la nuit entière à regarder les éclairages. Si quelqu’un qu’il connaissait l’avait croisé à ce moment-là, il l’aurait pris pour un ahuri mais franchement, il s’en serait foutu. Parce qu’il avait eu l’impression de retrouver un peu l’innocence qu’il avait perdue depuis longtemps. Et on pouvait dire que c’était rare chez un vampire.

Les semaines étaient passées mais Charles avait gardé cette étincelle dans les yeux à chaque fois qu’il découvrait quelque chose de nouveau. Il avait l’impression d’être un enfant de nouveau et si la sensation était agréable, elle s’était faite un peu entacher pour la venue d’un de ses souvenirs douloureux. La venue d’Arthur devant sa porte avait déstabilisé le vampire et il n’avait vraiment su comment réagir à tout cela. Enfin si, il avait su comment réagir puisqu’il s’était un peu énervé sur le sorcier avant d’essayer d’écouter les explications qu’il avait à lui donner. L’échange n’avait duré très longtemps mais il avait été assez long pour replonger Charles dans des souvenirs qu’il avait essayé d’oublier. Il ne s’était pas attendu à ce qu’Arthur soit présent à New-York. Il l’aurait vu n’importe où mais pas là. Et surtout pas devant sa porte et encore moins aveugle. Les choses étant ce qu’elles étaient, Charles n’avait pas vraiment le choix que d’assimiler l’information. Il ne savait pas vraiment quoi en faire cependant alors pour l’instant, il la laissait à l’intérieur de son cerveau et s’en occuperait plus tard. Quand le choc serait passé et qu’il serait en mesure de réfléchir correctement à la question.

Un soupir passa ses lèvres alors qu’il enfilait le T-shirt qui trônait sur son lit depuis qu’il avait choisi sa tenue quelques dizaines de minutes plus tôt. Charles avait traînassé et n’avait quitté son “lit” que récemment. Il n’avait plus vraiment d’obligations et ce qu’il devait faire pouvait très bien attendre quelques heures, ce qui l’avait poussé à prendre son temps, à traîner en pyjama et à prendre une douche bien trop longue. Parce que oui, Charles avait gardé quelques réflexes humains. Il avait mis un point d’honneur à le faire, comme un lien qui l’unissait à l’humain qu’il avait un jour été. Il avait gardé tous les petits rituels qu’il avait quand il était encore humain, quand Anna était encore avec lui et qu’elle lui préparait ses affaires alors qu’il était en train de se laver. Anna n’était plus là mais l’habitude était restée. Sauf que quelque chose vint troubler son rituel ce soir là alors qu’il entendait une voix inconnue dans le salon. Il ne l’avait pas entendu entrer et encore moins se présenter à la porte. Il mit une demie seconde avant d’enfiler sa chemise et rejoindre le salon où se trouvait une jeune femme. Une vampire apparemment d’après l’odeur. Elle n’avait pas l’air véritablement hostile mais le fait qu’elle ne se soit pas présenter à la porte lui signifiait qu’elle n’était peut-être pas aussi gentille qu’elle pourrait y paraître.

Il avança de quelques pas supplémentaire, observant la scène qui se trouvait face à lui avant d’ouvrir la bouche pour répondre aux paroles de la vampire.

- Et vous, vous manquez cruellement de manières, rétorqua doucement l’anglais en croisant les bras sur sa poitrine. Vous savez qu’il y a quelqu’un de bien qui a inventé la sonnette ? Je pense qu’il serait judicieux pour vous d’apprendre à vous en servir.

Il fit quelques pas supplémentaires avant d’ajouter :

- Mais je vous remercie pour le compliment, j’ai passé des semaines à aménager cet endroit.

Elle venait de lui faire un compliment et Charles estimait qu’il était plus poli de la remercier. Surtout qu’il venait plus ou moins de lui dire qu’elle manquait de manières. Ce n’était peut-être pas une bonne idée surtout lorsqu’on ne connaissait pas les intentions de son visiteur, mais Charles était peut-être un peu impulsif sur les bords.

- Je peux savoir qui vous êtes mademoiselle ? Et ce qui vous amène chez moi ? demanda-t-il ensuite en observant l’asiatique d’un côté de la pièce.

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(#) Sujet: Re: and i said hey, what’s going on? | Lily&Charles ♦ Dim 4 Mar - 14:11
ft.
O’NEIL
Charles
and i said hey, what’s going on?
Chemise ni tout à fait casual, ni tout à fait sévère, bras croisés, pas lents et mesurés, approche prudente, presque méfiante, mais loin d’être effarouchée, nonchalante à sa façon… Un sourire appréciateur se dessina sur le visage de Lily, toujours à l’affût du moindre petit signe qui pourrait témoigner de l’éventuelle bêtise, pauvreté d’esprit, frivolité et autres tares désagréables de son hôte contraint et forcé. Visiblement, O’Neil, à sa naissance, n’avait pas seulement hérité d’un bon goût qui avait su résister à l’épreuve du temps (beaucoup de vampires et immortels en tous genres demeuraient comme coincés à une époque et refusaient d’en sortir, piégés par la nostalgie), mais aussi d’un brin de jugeote. Elle n’était pas surprise et le montra, par son expression, son attitude détendue : des échos lui étaient parvenus, tout droit sortis d’un autre continent, d’un autre clan, ou plutôt, elle était allée se renseigner discrètement à droite, à gauche. Des langues s’étaient déliées, encouragées par son rire faussement niais, adroitement écervelé, et les informations, rares mais précieuses, étaient tombées directement dans le creux de son oreille, sans qu’elle ait eu besoin de demander. Comme par hasard ou par accident.
Elle avait appris que Charles O’Neil n’était pas un idiot, ni un petit nouveau égaré au sein d’un monde trop grand pour lui, ni une vieille relique au bord de la folie. Qu’il savait ce que faire partie d’un clan voulait dire, impliquait, qu’il s’était déjà prêté au jeu de la politique. En un mot, c’était rafraîchissant. Elle allait pouvoir échapper à l’habituel discours de bienvenue, la bouche en cœur et les paillettes au fond des yeux, plein de bons sentiments, spécialement conçu pour amadouer les âmes apeurées à la oncle « I-want-you-for-U.S.-Army » Sam, et passer illico presto aux choses sérieuses.

La réaction de Charles face à son intrusion tout en finesse et élégance, calme, maîtrisée, évoquant les pouvoirs mystérieux de la sonnette comme une solution à tous ses problèmes, ne suscita chez elle qu’un rire bref, amusé. « Et ruiner mon entrée dramatique ? Vous avez peut-être les meilleures manières au monde, O’Neil… » … mais vous avez l’air de manquer cruellement d’imagination, elle se retint d’ajouter, craignant que sa critique constructive, pourtant pleine d’une sollicitude bien placée, ne soit pas apprécié à sa juste valeur. « … mais j’avais envie de laisser une impression. » Histoire de ne pas être ignorée (aucun risque). Jugeant que son sourire légèrement moqueur devait de toute façon éclairer O’Neil sur la véritable nature de ses pensées, Lily se dépêcha de l’effacer de son visage, ni vu ni connu. Elle n’avait pas pris la peine d’hypnotiser un malheureux Terrestre juste pour le plaisir de se livrer à une joute verbale, après tout, peu importe à quel point le côté courtois et retenu de Charles dégageait un effet, vrai ou faux, de flegme typiquement britannique assez distrayant.

Quand le vampire se hasarda à faire quelques pas supplémentaires dans sa direction, Lily, par principe, refusa de bouger. On ne dialoguait sur un pied d’égalité en se laissant intimider dès le début de la conversation. Bravache, elle s’efforça de ne pas penser aux nombreux, trop nombreux moyens, grâce auxquels O’Neil pourrait achever de parcourir la distance qui les séparait et l’envoyer valser à travers la fenêtre ou contre un mur (karma is a bitch, songea-t-elle alors que l’image traîtresse de Breanna s’imprimait derrière ses paupières). Elle se remémora plutôt ses propres techniques d’esquive. Vous savez, juste au cas où. Néanmoins, bonne joueuse, elle répondit à ses remerciements par un signe de tête cordial qui prit à ses yeux des airs de trêve, d’éclaircie, qui annonçait le véritable début de leur échange. « Je suis sincère, se crut-elle obligée de préciser. » Ses efforts avaient payé. Cet endroit paraissait presque plus vivant qu’eux deux réunis.

Lily n’eut même pas à subtilement orienter la discussion vers les raisons de sa venue, Charles le fit à sa place, réclamant des réponses, cash, direct. Bêtement impulsif ou simplement désinvolte ? That is the question. Dans tous les cas, elle appréciait sa franchise. « Oh pardon, s’exclama Lily d’un ton exagérément horrifié, comme s’ils venaient de se rencontrer par hasard au détour d’une rue et qu’elle avait omis de se présenter à l’issue de leur discussion sur la pluie et le beau temps. Lily Chen, seconde du clan de New York. Mon rôle consiste essentiellement à m’occuper de la déco. » Entre autres, même si en soi, ce n’était pas loin de la vérité. O’Neil était doté d’un physique suffisamment agréable pour pouvoir faire partie de la décoration à part entière et le recrutement, quoi qu’elle en pense, faisait indubitablement partie de ses devoirs. « Et si je suis ici ce soir, poursuivit-elle avec un sourire éclatant, c’est pour m’assurer que vous êtes bien installé, et si vous avez déjà eu le temps de découvrir notre belle ville polluée et bondée de New York… Des questions ? »
Elle ne dit pas, quelles sont vos intentions. Elle ne dit pas, est-ce que vous prévoyez de rejoindre le clan, de vous alliez à lui. Elle ne dit pas, est-ce que je dois vous voir comme une menace ? Mais l’éclat dans ses yeux, vifs et perçants, trahissait son seul véritable intérêt, elle en avait conscience et ne cherchait pas à le dissimuler, dévoilant presque impudiquement derrière la façade polie et lustrée un peu du reste, de l’essentiel.

« Une dernière chose, se risqua-t-elle à ajouter, vous m’offrez quelque chose à boire ? »
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Charles H. O'Neil
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Charles H. O'Neil
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(#) Sujet: Re: and i said hey, what’s going on? | Lily&Charles ♦ Dim 25 Mar - 20:36

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Lily et Charles

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Charles sentait le poids du regard de Lily sur lui. Il voyait très bien que la vampire l’analysait sous toutes les coutures. Il ne savait pas encore pourquoi elle le faisait et le pourquoi elle était entré comme ça chez lui. Il était assez rare que les gens rentrent ainsi chez lui d’ailleurs. Ou alors, il fallait qu’il les connaissent depuis plus de 100 ans pour qu’il accepte l’intrusion. Et avec la jeune femme, ce n’était pas le cas. A ce moment, il hésitait vraiment entre la mettre dehors ou continuer à discuter de manière polie avec elle. Il choisit rapidement la deuxième option lorsque la brune ouvrit la bouche pour répondre à la phrase qu’il avait prononcé plus tôt. Un ricanement passa ses lèvres à la fin de la première intervention de l’asiatique. Ca, pour laisser une impression, elle allait laisser une impression. Et Charles ne savait pas encore si elle serait bonne ou mauvaise. Peut-être que lorsqu’il aurait la raison du pourquoi la vampire était entrée dans son salon comme dans un moulin, il pourrait se décider.

- Vous avez réussi votre coup, ricana doucement Charles alors qu’il faisait de nouveau quelques pas dans son salon.

Autant rendre à César ce qui était à César. Lily avait fait une entrée remarquée et il était quasiment impossible pour le vampire qu’il était de ne pas le voir. Lily était quand même entrer chez un vampire sans que celui-ci ne s’en rende compte immédiatement. Si honnêteté il y avait, Charles n’était pas non plus le vampire le plus alerte au réveil. Il lui fallait un petit moment de latence avant qu’il ne soit parfaitement opérationnel. Un peu comme lorsqu’il était encore humain. Il n’était jamais vraiment réveillé avant son deuxième bol de café et en étant vampire, les choses étaient restées les mêmes. Dans les circonstances normales en tout cas. Dans celle là, Charles était plus que réveillé et alerte alors que la brunette était plantée dans son salon comme un piquet dans un champ. Charles se planta à son tour dans la pièce, contre le bar qui se trouvait en face de l’asiatique.

Lily était l’une des premières personnes qui entrait chez lui depuis qu’il était à New-York. Il était arrivé sur la Grosse Pomme sans réellement savoir qui se trouverait là. Il avait des connaissances mais honnêtement, être immortel donnait parfois la bougeotte. C’était même un exploit que lui soit resté aussi longtemps sur le territoire britannique. Il y avait passé la totalité de sa vie, ne quittant le pays que pour quelques jours avant d’y retourner sans un regret. Si on analysait la situation de manière objective, on pourrait dire que Charles avait cette angoisse de quitter l’Angleterre, de partir vers l’inconnu alors qu’il avait sauté dedans quand il était encore humain. Il avait accepté de devenir un vampire, il avait choisi cette voie alors qu’il n’avait aucune idée de ce qui l’attendait de l’autre côté. C’était donc un peu bizarre de ne pas avoir quitter l’Angleterre un peu plus tôt…

Charles revint au moment présent lorsque Lily se présenta enfin à lui, exagérant son oubli, le faisant ainsi lever les yeux au ciel. Il aurait dû se douter qu’il aurait de la visite de clan de New-York. Il aurait dû se douter que les choses ne seraient pas aussi simple qu’un “Bonjour, je suis juste en vacances, ne faites pas attention à moi”. Parce que c’était plus ou moins dans cet état d’esprit qu’il avait atterri à New-York. Il n’était là que pour quelques temps, pour prendre un peu de vacances. Malgré les mots qui sortent de la bouche de la Seconde, Charles peut clairement entendre les questions sous jacente qui s’accolent à son discours. Il les a tellement posé lui même qu’il les connaît par coeur.  

- Enchanté de vous rencontrer Miss Chen, répondit l’anglais sans oublier ses bonnes manières avant de reprendre, un sourire en coin sur les lèvres. J’ai fait parti d’un clan là d’où je viens Miss Chen et je crois connaître la raison pour laquelle vous vous trouvez dans mon appartement à une heure si peu avancée de la nuit, continua le vampire en s’approchant du bar comme si les intentions de la brune avaient été claires dès le début alors que cela n’avait pas du tout été le cas. Et je manquerais à tous mes devoirs de gentleman si je vous répondais que je n’ai rien à vous offrir à boire, termina-t-il sur le ton de la conversation alors qu’il se tournait vers le bar.

Il en ouvrit le réfrigérateur pour en sortir une carafe pleine de sang de laquelle il servit deux verres à pieds qu’il attrapa sur le côté. Lorsqu’il eut terminé le service, Charles s’approcha doucement de l’asiatique pour lui tendre le verre et de l’inviter à s’asseoir sur l’un des sofas qui se trouvaient dans la pièce.

- Mais pour répondre à vos question, j’ai bien eu le temps de m’installer à New-York et de voir que les choses étaient… un peu compliquées par ici, sourit l’anglais en s’asseyant à son tour, en face de Lily.

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