Shut your mouth and run me like a river || Le renard
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Shut your mouth and run me like a river || Le renard
Zane Blakesley
Children of the Moon
Zane Blakesley
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(#) Sujet: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Mar 14 Aoû - 21:26
How do we fall apart
Faster than a hair pin trigger?
Alors qu'on arrivait chez l'amie de Luan, je m'attendais à le voir disparaître à sa suite. J'étais borné à me taire, même si mon loup grondait à l'idée de le laisser avec cette inconsciente. Il avait fait un choix évident pourtant. Qu'est-ce que j'y pouvais ? Je n'allais pas ruiner tout parce que je m'étais laissé embobiner par son petit numéro. Parce que j'avais cru qu'on partagé plus que ... Que quoi réellement, j'avais été le roi de la désillusion. Stupide. La raison pour laquelle j'étais loin d'être l'Alpha que mon père avait été un jour. Légèrement honteux. Mon père avait su fédérait sa meute comme personne d'une main de maître. Qu'en est-il de moi réellement ? Je n'allais pas me laisser aller à ses pensées cependant.

J'avais des choses bien plus pressantes à faire. Comme laisser guérir cette maudite entaille dans ma jambe, maintenant que l'humaine avait rejoint son appartement. J'étais souillé de sang séché et moins sèche. Ma mauvaise humeur, combinée à la blessure qu'avait engendrée cette soirée, me faisait siffler entre mes dents à son attention. - Tu restes pas avec ta copine ? Un rire presque méchant s'échappant de mes lèvres. Il n'était pas seul à être un adepte du cynisme.

Je l'étais juste d'une façon différente que lui. Je ne pouvais me laisser aller à avoir une vision noire du monde, parce que mon humeur ne me concernait pas uniquement. Lui, ne pensait qu'à lui. J'enfonçais une main dans la poche de mon jean, pour m'autoriser à laisser mes griffes se déployaient un peu. Mon loup aurait bien aimé avoir le total règne pour être honnête. On était à New-York, cependant aucun moyen pour moi que de me laisser aller à une transformation sans attirer l'attention.

- C'est donc à elle que tu dédies ta loyauté ? Une fille qui ne sait même pas dire ... Une grimace de mépris. Parce qu'il avait accepté son "tu sais bien" sans broncher alors qu'elle avait été prête à le mettre en danger sans sourciller en tirant sur cet homme, alertant le reste de ses criminels sur leurs présences. Il avait foncé pour elle sans aucun égard pour mes sentiments. J'étais furieux. Le renard ne changerait-il donc jamais ? M'avait-il utilisé, moi et mes sentiments naissants à son encontre, pour arriver à ses fins ? Je me détestais d'avoir la pensée, mais qu'est-ce que j'étais supposé penser d'autres. Mais à quoi bon me débattre avec des mots. Il était doué pour les tourner à son avantage.

Et j'avais été assez stupide pour me laisser embobiner. Je ne savais pas comment il était parvenu à me berner, en maintenant un rythme de cœur stable quand il avait débité ses mots sans les penser réellement. J'étais blessé, mais pas seulement dans mon ego.

Les gestes en disaient bien plus long sur les gens que les mots après tout.

Je n'étais pas spécialement l'homme le plus expressif qui soit, mais je savais que je serais près à tous les sacrifices pour ma meute.
Stupide. Dire que j'avais cru qu'il était ... Que les sentiments que j'éprouvais à son égard était réciproque. Stupide. Je détestais que mon cœur se serre sous le coup de la déception, du poids du trahison confuse. Je m'étais laissé trop aller. J'avais envisagé un plus avec lui quand nous avions discuté autour de cette lanterne. Quand il avait dit être heureux de vouloir profiter de ses instants avec moi. Qu'il était persuadé que je pouvais lui faire croire en une vie meilleure. Et pendant ce temps-là, il avait ... J'avais envie de laisser ma rage explosée. Mais je n'étais pas ce genre d'Alpha, et je ne le laisserais pas me conduire sur un chemin que je ne désirais pas emprunter. J'avais choisi d'être un Alpha qui n'abuserait pas de sa force à l'égard de ses bêtas.

- Tu peux bien aller à l'encontre de la mort, la prochaine fois, je ... Et je n'arrivais même pas à finir ma menace, parce que je n'en pensais pas un seul mot. Évidemment, j'étais un idiot. Je ferais exactement la même chose que j'avais faite ce soir pour lui. La bile me frôlait le palais alors que j'étais assailli par des images bien trop réelles de son corps criblaient de balles. Suffisamment, pour qu'il n'ait pas le temps d'en guérir. Des images se mêlant à celle de mon passé. - Putain, tu pourrais penser un peu aux gens qui tiennent à toi. Pense à mo... Eux. Tu détestes la meute à ce point-là ? Tu crois qu'ils n'ont pas vécus assez de pertes dans leurs vies ? ... Le son de ma voix s'éraillant sous l'émotion avant que je ne me décide à prendre le chemin de la maison d'un pas déterminé. À quoi bon débattre, il pouvait toujours retourner auprès de sa petite copine. Celle qui valait de nous traiter comme ça ... Comme ci, on avait aucune importance.

Les tremblements qui me parcouraient n'avaient rien à voir avec la rage, ou même la descente d'adrénaline. C'était le résultat de l'impuissance m'assaillant. Un sentiment bien familier que j'avais déjà vécu dans un des pires moments de ma vie. Peu importe la préparation, l'ennemi pouvait toujours se montrer plus fort et plus rusé.
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Luan Greyback
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Dim 19 Aoû - 14:51
Zane & LuanI worry that I can't give you what you need
That you'll find nothing underneath the peel.
De temps en temps, Luan envoyait des coups d’œil furtifs à son Alpha. Comme s'il pouvait juger de son degré de colère sans risquer de se faire manger tout cru dans le procédé. Il ne l’avouerait jamais, mais le loup inspirait un profond respect mêlé de crainte. Peut-être parce que ça faisait longtemps qu'il n'avait plus dirigé sa colère sur lui. Peut-être aussi parce qu'il l'aimait davantage aujourd'hui qu'il ne se l'était jamais autorisé en deux années de vie sous son toit.

Le jeune homme mordilla sa lèvre. La culpabilité lui nouait les entrailles en un poing glacé. Loin, si loin de l'ardent concentré d'énergie et de répartie acerbe dont il faisait montre au quotidien. « Megan n'est pas... » commença t-il alors que Zane le reprenait sur sa loyauté. Luan détourna le regard piteusement parce qu'à aucun moment il n'avait cru mal faire. « Tu peux bien aller à l'encontre de la mort, la prochaine fois, je ... »

Il releva la tête dans la crainte d'une suite qui vint jamais, remplacée par une nouvelle salve d'accusations. « C'est pas ce que tu... » voulut-il se défendre, mais Zane se détourna de lui. Un grand froid l'envahi tout à coup. « Zane ! » s'exclama t-il, incapable de le laisser s'en aller même s'il avait besoin d'être seul le temps de se faire à la déception que Luan représentait pour lui.

Il le rejoignit à petits pas rapides. L'envie de lui agripper la manche était tentante mais le jeune homme se contenta de marcher à ses côtés dans les ruelles sombres et désertes qu'ils devaient emprunter pour rentrer sans se faire remarquer de leurs nouveaux ennemis. « Je voulais pas que tu t'inquiète pour moi. » Ce n'était pas la seule raison pour laquelle il n'avait rien dit. Cela dit c'était celle pour laquelle il était venu lui confesser son incartade avant de la mener à bien : comme ça Zane pourrait veiller sur lui et s'assurer qu'il ne lui arrive aucun mal.

Manifestement, son Alpha ne l'avait pas perçu ainsi. Luan soupira. « J'agis toujours sans réfléchir. C'est moi ça ! Luan Greyback, renard solitaire sans peur et sans reproches... » Il plissa les yeux, ajouta avec une résignation muette. « Avec beaucoup de reproches en l’occurrence. »

Il concentra son regard sur la rue face à lui. La capuche de son sweat remontée sur sa tête l'empêchait de discerner Zane du coin de l’œil, et s'il l'intimidait toujours, Luan se sentait surtout piégé en lui même. « J'imagine que j'ai pensé que toi et Liam ne voudriez pas prendre le risque de mettre en danger la meute pour Megan. » Elle ne faisait pas partie de la meute après tout. Tout juste était elle une employée du garage. Et de ce que son Alpha en avait pu voir ce soir, une fille renfermée, distante et rongée par un profond désir de faire couler le sang des meurtriers de sa mère.

En somme, un bombe à retardement sur pattes.

Luan s'en foutait. Lui avait toujours aimé jouer avec le feu quitte à s'y roussir quelques poils. « Peut-être aussi que je me suis dit qu'en agissant seul, je ne vous impliquerai pas. » Il tourna son visage vers Zane malgré les remords qui saisissaient toujours son échine. « J'étais préparé, sûr de moi, personne n'avait besoin de savoir. » Il y avait une chose cependant qu'il lui avait échappé. « La seule perte que j'avais pas envisagée comme importante, c'était moi. »
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Zane Blakesley
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Dim 19 Aoû - 17:29
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J'étais prêt à le laisser sur place, rongé par la fureur sourde qui battait à mes tempes. Par la déception rongeant mon cœur. Et des deux, c'était celle qui avait sûrement le plus de poids. Je n'avais pas envie de croire qu'il s'était joué de moi, mais comment voir les choses autrement. On lui avait offert une famille. Et il refusait toujours d'en faire partie. Il voulait mener sa vie comme il l'entendait sans prendre en compte les conséquences. C'était peut-être la raison pour laquelle il aimait tant cette fille. Elle lui était similaire en cela.

Je ne parvenais même pas à le regarder, par peur de trahir le tourbillon d'émotions m'assaillant alors qu'il prenait la parole, s'expliquant. Je retenais les remarques qui ne demandaient qu'à sortir, m'efforçant de serrer les poings dans mes poches, laissant les griffes transperçaient la peau de ma paume de main. Alors qu'il parlait, mon cerveau n'arrêtait pas de me persifler que ce n'était que des mots. Et j'avais encore cette impression d'avoir été trahi par ses mots. Alors je préférais me murer dans le silence alors qu'il babillait pour s'expliquer.

Un silence que je brisais pour gronder avec dureté. - Évidemment que je n'aurais jamais risqué le bien-être de la meute pour cette petite sotte égoïste et ingrate. Le commentaire était acerbe, et il n'apprécierait peut-être pas que je parle de sa petite copine de cette manière. Mais c'était ce qu'elle était à mes yeux. C'était peut-être le résultat d'un mélange de jalousie et de colère. C'était aussi le constat de cette soirée, même s'il ne l'admettrait pas. Tout prêt à ne penser qu'à se faire pardonner auprès de la gamine à laquelle il était si attaché.

Et une question n'arrêtait pas de tarauder mon esprit alors qu'il tentait de m'expliquer ce qu'il avait pensé. Pourquoi ?

- Nous ne t'avons donc jamais donné l'impression que tu étais important pour nous ? C'est ça que tu veux dire ? Cette fille est capable de t'offrir quelque chose qu'on ne t'a jamais offert ? Je n'avais même pas honte de laisser voir que ses mots me blessaient. Pas après tout ce que nous avions vécu dernièrement. Je refusais néanmoins de porter une expression vulnérable qu'il pourrait tourner à son avantage. Il avait peut-être déjà compris combien je pouvais me montrer faible dans mes résolutions quand il s'agissait de lui.

Quelque chose néanmoins suppuré comme une infection en moi.

- Tu étais préparé ? Tu n'es pas invincible, Luan. Personne ne l'est. Même pas une meute, vieille, stable et puissante vivant paisiblement. C'était ma vérité, le drame pouvait frapper à tout moment, alors pourquoi provoquer le destin en allant à l'encontre des dangers. Je ferais tout pour protéger les miens. En dépit de l'étiquette de paranoïa que les gens pouvaient me coller pour cela. La suffisance ne faisait que nous faire baisser nos gardes. Nous en avions été victimes, sur de notre résilience.

- Tout ce que tu me dis, ce ne sont que des mots. Comment suis-je censé les croire alors que j'ai l'impression que ... Je poussais un soupir incertain, une main dans mes cheveux. - Quand est venu l'heure de faire un choix, tu l'as choisi, elle. Tu as choisi de croire que tu étais plus important pour elle, que pour nous. Je secouais, la tête, dépitée. Constat terrible, et me brisant le cœur. - Je pensais qu'on avait fait du chemin. Ce genre d'exploit, je l'aurais attendu de toi, il y a deux ans. Et le pire, c'est que demain, je devrais aussi affronter le visage de cette gamine, et les jours d'après. Un rappel incessant de cette soirée. - Je croyais que les choses avaient changé.
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Luan Greyback
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Dim 19 Aoû - 19:03
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Attentivement, Luan avait essuyé la nouvelle vague de reproches. Assez semblable à la première d'ailleurs. Ce qui ne pouvait vouloir dire qu'une chose... son loup préféré en avait gros sur la patate et il essayait de lui faire passer un message.

Bien !

« Si mes mots ne sont que des mots... qu'est ce que tu fais là exactement ? » le railla t-il, parce qu'il n'allait pas la lui faire à l'envers. « T'es déçu. » Ça, il le comprenait. « J'avais déjà compris la première fois que je t'ai confessé mon petit crime au sujet de l'autre loup là. Tu sais, celui qui avait essayé de me boulotter. » Un rien de malice au souvenir de sa rencontre musclée avec le loup solitaire. « Établissons les choses telles qu'elles sont, mon  loup. »

Luan tira ses mains de poches. « Tu es mon Alpha et tu brûles du besoin ardent de protéger ton renard de compagnie. » Pause. Sourire de connivence en direction de son grognon vis à vis. « Je comprends. Je comprends sincèrement ! Et crois le ou non, je suis prêt à fournir des trésors d'efforts pour au moins te prévenir de mes plans foireux avant de les mettre en exécution. »

Ce n'était pas ça qui allait dérider son loup. Qu'à cela ne tienne ! Luan avait d'autres arguments dans sa besace et surtout, il avait tout un tas de questions sur le bout de la langue. « Je te promettrait la lune si je pouvais mais hey, personne ne dit si vous les loups entretenez de bonnes ou mauvaises relations avec elle – et pour le reste... le bordel dans ma tête n'a pas l'air décidé à s'en aller. » Ce n'était pas le sujet le plus délicat qu'il allait avoir à aborder et s'il voulait se faire comprendre, il allait devoir jouer son coup finement. Autant dire qu'avec Zane remonté comme une pendule, il y avait grosses chances d'échec !

Parce que ça ne coûtait rien d'essayer, le renard reprit. « Comment t'expliquer ça ? Tu t'inquiètes de ma survie et okay, le reste de la meute aussi. Soyons clair, je dépècerais quiconque s'en prendrait à notre joyeuse communauté hippie. » Quoi ? Il était certain que la moitié des voisins les voyait ainsi ! « Mais ma jolie fourrure ? Je ne compte sur personne pour la préserver. » Il soupira. Cette conversation l'épuisait. « Zane, faut que tu percute que j'ai passé toute ma vie seul ! » Il n'en pouvait plus de passer pour inadapté de service. « Merde, tu peux pas me reprocher d'avoir merdé sur ce coup. Ou si, tu le peux, mais t'attends pas à ce que j'te laisse piquer ta crise de jalousie envers Megan sans rien dire. »

Le jeune homme s'immobilisa. « Regarde moi. » lui demanda t-il. « Tu as eu une vie avant New York, avant moi, et tout ça t'a formé tel que t'es aujourd'hui, et je sais pas trop si tu t'en rends compte mais je l'accepte. J'ai changé pour tes beaux yeux, pour te plaire et te prouver que j'étais pas seulement une échelle en hausse de criminalité sur pattes. Pour toi, j'ai abandonné Fox pour n'être que Luan, minable petit serveur au Sunshine's. Putain Zane, j'ai pas fait le millième de ça pour Megan ! Est-ce que t'as la moindre idée de ce que ça représente de me changer moi ? » s'écria t-il, presque presque implorant à l'idée que son Alpha ne perçoive pas combien chaque jour était une lutte contre sa nature même. « Cambrioler la mafia ? Ça c'est dans mes cordes, c'est facile, c'est même pas un début de sacrifice. C'est un job pour Fox et ce que je fais en tant que Fox, je le fais aussi naturellement que je respire. »

Ça révulsait Zane. Fox révulsait Zane. La bouche du renard se tordit en une moue malheureuse parce qu'il serait toujours Fox aussi sûrement qu'il était Luan. Les deux facettes de sa personnalité intrinsèquement liées comme deux faces d'une pièce. « J'ai aidé Megan sans me poser de questions parce qu'avant toi, avant la meute, c'était la seule qui était là quand j'étais vraiment dans la merde et qu'elle se posait pas de questions non plus. Elle était là, c'est tout. Alors c'est pas la peine d'aller la défier en duel pour ma loyauté parce que tu l'as déjà. J'ai juste pas repris ma loyauté envers elle sous prétexte que j'ai une meute pour veiller sur moi maintenant »
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Zane Blakesley
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Dim 19 Aoû - 19:56
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- Je ne suis pas ton loup. Crachais-je avec virulence à son encontre. Parce que non, ca faisait trop mal. Ca n'avait jamais rien voulu dire. Et l'entendre utiliser le pronom possessif ne faisait que raviver la blessure de voir mes espoirs détruits par cette soirée. Espoir que j'avais entretenu à tort d'autre chose entre nous. Je me détestais pour cela, j'avais été un tel irresponsable. Un Alpha devait penser avec pragmatisme s'il décidait de choisir un compagnon de vie. Je ne pouvais me permettre autre chose qu'une relation solide avec quelqu'un avec lequel je pouvais partager le poids de mes responsabilités.

J'étais déçu, fatigué. Une lassitude vicieuse qui s'insinuait dans chaque parcelle de mon corps. Mes épaules défaites, alors que je l'écoutais.

Je me taisais, et ne l'interrompais pas alors qu'il continuait son explication. Mais c'était peut-être la raison pour laquelle je lui refusais le contact visuel qu'il me demandait. Peut-être, était ce aussi pour ne pas exposer la vulnérabilité et la confusion que je ressentais à cet instant précis. Je laissais mes émotions disparaître sous le masque impassible que l'Alpha se devait d'avoir. Ni plus, ni moins que ce que je devais offrir à un bêta. S'il en restait vraiment un, mon cerveau me crachant subtilement comme un rappel à l'ordre.

La chaleur du sang coulant dans la paume de ma main alors que mes griffes ne desserraient pas leur torture. La peine physique était bien plus gérable que ce tumulte émotionnelle. Comme pour tout le reste, je devais prendre sur moi et ne pas me laisser submerger par ces émotions déplaisantes. Ce n'était plus tant la colère qui primait en moi. C'était un profond et terrible découragement. Il ne comprenait pas quand il était celui qui m'accusait de ne pas comprendre. Deux options s'offraient à moi. Accepter et ne plus en parler. Où tenter de lui faire voir les choses selon mon point de vue. Cependant quand je l'entendais me dire combien il avait déjà dû changer pour la meute, je n'étais pas sur de vouloir encore lui imposer des changements qui semblaient lui pesait terriblement au final. Je n'étais pas le genre à baisser les bras, mais je n'étais pas non plus le genre à me réjouir de rendre les gens misérables.

- Tu m'accuses de ne pas accepter et comprendre. Mais tu n'es pas mieux. Je murmurais dans un murmure abattu. - Tu pense peut-être me connaître parce que tu sais ce qui est arrivé au mien, mais tu n'as aucune idée de la réalité. Parce que tu as l'avantage d'en savoir plus sur moi que je n'en sais sur toi, n'est pas une garantie. Sinon tu ne me demanderais pas pourquoi je suis venu ce soir en dépit du bon sens alors que j'aurais pu faire en sorte de t'empêcher de venir. Tu ne m'accuserais pas de t'avoir bridé en t'empêchant d'avoir une vie dans l'illégalité. Tu ne t'échinerais pas à m'expliquer combien tu as changé, alors que c'est bien parce que je le sais que je ne comprends pas pourquoi risquer tout maintenant pour elle. Tu ne te réduirais pas à un vulgaire serveur sans saveur en déplorant ton glorieux passé alors que je ne t'ai jamais vu comme tel. Tu ne m'accuserais pas d'avoir une vulgaire crise d'orgueil comme un alpha guidait par ses instincts de domination. Non, tu ne comprends rien. Pas plus que moi.

Je passais une main dans mes cheveux, et me murais dans un silence temporaire. Je n'avais pas besoin de l'entendre me démontrait combien j'étais ridicule. Où me rappeler combien cette fille avait toujours été dans sa vie. La question m'effleurait de ne pas savoir pourquoi il avait décidé de rester s'il l'avait déjà elle.

- J'ai donné un boulot à cette gosse sans expérience alors que tu me l'as demandé sans broncher. J'ai accepté que tu restes parmi nous alors que tu n'étais qu'un inconnu. Et si tu détestes tellement ton boulot ... Rien ne t'oblige à le garder. Tu sais que je paierais pour ce dont tu as besoin.

Parce qu'à l'écouter, j'avais l'impression qu'il était le seul à avoir pris sur lui au cours de ses années, alors que rien que d'accepter sa présence au sein de la meute avait été un travail sur moi-même. Il était une donnée inconnue et potentiellement dangereuse. Et plus je lui avais offert bien plus qu'un toit et une nouvelle famille. C'était une défaite morose qui m'envahissait. J'avais cru que j'avais trouvé un havre de paix et je devais encore et toujours joué les alphas.

- Tu devrais peut-être rester avec ... Elle, ce soir. Le son de ma voix, triste, exténué et vaincu. - Je n'ai pas la force de jouer à l'Alpha tyran ce soir.

Parce que savoir que je devrais aussi me comporter avec lui comme avec les autres de nouveau était déprimant. J'avais fait l'erreur peut être de vouloir égoïstement réduire le fossé qui me séparer de tout le monde, pour bien mener mon rôle. J'avais voulu une connexion qui allait au-delà de mon rôle. Mais en réduisant ce rôle, je réduisais l'efficacité de les protéger contre leur gré. J'avais été naïf de croire que je pourrais enfin mettre fin à cette solitude dans laquelle m'enfermait mon rôle par moment. Ce moment où je détestais être l'alpha de la meute avec les responsabilités et le devoir de maintenir des règles fermes.

Je finissais par glisser mon regard sur le renard, un furtif coup d’œil que je n'attardais pas par peur viscérale de souffrir en voyant son expression. Je ne pouvais plus me reposer sur lui dorénavant pour distraire mes pensées par la légèreté qu'il insufflait dans notre quotidien à tous. Mon loup grattait sous la surface avec une forte envie de hurler son chagrin. Et je ne pouvais même pas me réjouir à la perspective de chercher un quelconque réconfort en rentrant car c'était mon rôle de le donner.
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Luan Greyback
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Dim 19 Aoû - 20:41
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Zane n'avait rien écouté. Et Luan avait envie de pleurer.

Pas à cause de sa colère. Honnêtement, sur le coup Luan s'était attendu à une conversation musclée. Parce que Zane était blessé de son comportement, qu'il s'était inquiété pour lui et qu'après la dernière soirée qu'ils avaient partagés, le renard s'en était voulu de lui mentir. C'est d'ailleurs son affection pour le loup qui l'avait poussé à revenir sur son silence et à le prévenir de ce qu'il comptait faire.

Non. Ce qui faisait mal, c'était le rejet de Zane. Il était... si loin de lui. Comme s'il était imperméable à la présence de Luan, à ses mots et pire encore – qu'il se les appropriait pour mieux les retourner contre lui en de viles accusations tellement fausses et – et...

Il lui demandait de partir.

Immobile, le jeune homme ramena ses bras autour de son torse et se recula d'un pas. C'est cette demande plus que tout le reste qui le retint. Qui l'empêcha de s'emporter contre le loup. Quelque chose se brisa en lui. Il se sentait impuissant et rejeté. Qu'est ce qu'il avait fait pour mériter ça ? Qu'est ce qu'il avait dit pour que son Alpha le chasse de sa propre chambre ?

Il sentit la détresse et la panique enfoncer leurs griffes droit dans son torse. « Alors... c'est ça que tu veux ? » murmura t-il d'une voix éteinte à l'image de sa silhouette, voûtée et repliée sur elle même comme s'il venait de prendre un coup. Les larmes lui montèrent tout à coup aux yeux. S'il partait ce soir, il ne reviendrait pas. Son Alpha était peut-être blessé, mais il connaissait assez le renard pour savoir que s'il lui demandait de quitter les lieux qui étaient maintenant les siens depuis deux ans, il engendrerait à son tour en Luan une blessure trop grande pour qu'il s'y sente à nouveau comme chez lui. « J'ai pourtant essayé de te dire que... » qu'il avait passé sa vie seul... et qu'aujourd'hui encore, il en conservait les traces amères de ceux qui ne vivent que pour eux même.

Ce n'était peut-être que monnaie rendue, songea t-il dans le brouillard de chagrin qui avilissait ses pensées, que Zane le blesse aussi durement que Luan l'avait fait. En se débarrassant de lui et en le rendant à la rue l'espace d'une nuit comme s'il n'était rien, comme s'il était normal de chasser Luan de sa propre maison juste parce que sa présence était trop dure à endurer. « J'ai pas besoin d'aller chez Megan. Je suis un renard, un jardin ou un garage mal fermé ça me suffit sous cette forme. » Les renards urbains étaient monnaie courante, de plus, il avait quelques planques où il avait caché de l'argent. Comme si à la manière de sa forme animale, Luan avait enterré de quoi subsister dans plusieurs cachettes au cas où –

Au cas où un jour comme celui ci arrive. Avec le temps, il avait laissé de côté l'existence de ces caches, mises en place au cours de sa vie solitaire. Avec le temps, il s'était cru à l'abri.

D'un revers de manche, il s'essuya les yeux. « Je n'ai jamais prétendu te connaître, et je ne t'ai jamais accusé non plus d'être – ce que  t'as dit avec tes histoires d’orgueil et d'Alpha dominant. Tu m'as pas bridé non plus, tout ce que j'ai fait, je le faisais parce que... » Sa voix s'érailla. Luan serra les poings. « J'voulais que tu sois fier de moi. »

Peu importait parce que Zane n'avait pas compris. Il ne lui avait proposé que son argent comme s'il croyait vraiment que Luan était devenu serveur pour le salaire. Il le croyait peut-être. Sûrement vu sa réaction. « Je sais que je t'ai fait du mal. Je voulais pas que tu t'inquiète pour moi, je voulais pas mettre en danger la meute, je voulais juste aider mon amie. » Et c'était si dur de croire que le loup ne voulait plus de lui à cause de ça. Qu'en voulant aider Megan, il avait brisé à tout jamais le lien qui l'unissait à la seule personne qui lui avait offert de l'affection. Il lui aurait bien demandé pourquoi il ne l'avait pas simplement enfermé dans la maison vu l'issue de son choix de le suivre, mais à quoi bon ? Pour la première fois depuis que Zane l'avait invité à s'en aller, Luan releva vers lui son regard brun ambre tant qu'il le pouvait encore, que son esprit n'avait pas pris pleinement la mesure de ce qui leur arrivait. « Je te demande pardon. J'ai merdé et... » Il fallait bien qu'il assume les conséquence de ses actes. « Je sais pas quoi faire pour que tu m'en veuilles plus et toi t'as besoin que je m'en aille alors... » Il pris une inspiration dans l'espoir absurde qu'elle empêche son cœur de sombrer tout au fond de sa poitrine. Ses prunelles échouèrent au sol. « J'y vais. »
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Zane Blakesley
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Dim 19 Aoû - 21:41
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J'étais confus, en sentant dans son odeur, la panique et la détresse.

C'était la raison pour laquelle je m'autorisais finalement à poser les yeux alors qu'il me demander si c'était ce que je voulais. Mes sourcils se fronçaient. Repassant mes mots dans ma tête. - Bien sûr que non, je n'ai aucune envie que tu la rejoignes ... Murmurais-je avec une pointe d'amertume non dissimulé. L'idée me rendait fou, mais je ne pouvais pas le forcer à rester ici. Je n'en avais pas l'envie. Pas avec lui en tout cas.

Plus il parlait, plus j'avais l'impression que nous avions deux conversations bien différentes. Je tentais de reprendre notre conversation complète dans ma tête, et à chaque fois, je butais sur sa véhémence à défendre combien cette gosse avait une place dans sa vie. Qu'elle méritait sa loyauté, même si elle n'enlevait rien à celle qu'il éprouvait à l'égard de la meute, à mon égard.

Un muscle dans ma joue s'agitant alors qu'un terrible sentiment s'emparait de moi.

La réalisation que mes réactions n'avaient été justifiées que parce que mon loup n'avait pas supporté sa présence à elle. Mon côté humain avait rationalisé et oblitérait les instincts de l'animal tapis en moi. Ce n'était pas sans une honte certaine que je me rendais compte qu'il avait raison. J'avais été jaloux. Cette jalousie qui m'avait fait réagir comme un amant bafoué. Et à cause de cela, je l'avais blessé et je lui avais fait croire que je ne voulais plus de lui dans mon existence. Alors que si j'étais honnête, le voir partir était la dernière chose que je désirais.

Je n'avais pas compris parce que je n'avais jamais vécu ce genre de situation auparavant. J'avais eu des histoires où mes partenaires avaient eu une importance, mais pas cette importance. Mon loup ne les avait pas choisis au même titre que moi. Je n'avais pas ses sentiments de possibilités aussi intenses. Une maladresse uniquement due à ma peur de ce potentiel, à ma peur de le perdre.

Il s'excusait, mais ce n'était pas ce que j'avais voulu entendre. Et je ne voulais pas non plus qu'il parte. Pas alors qu'il irradiait une telle misère. Je ne supportais pas l'idée d'être celui qui le rendait si misérable, et je trouvais cela terriblement injuste. Il m'avait blessé. Et dieu sait que j'avais tenté de lui faire comprendre que ce n'était pas juste par simple désobéissance. La colère se ravivait à son égard. Avoir si peu de contrôle sur moi et mes émotions étaient terriblement déstabilisant et me renvoyait à une époque terrible de ma vie. Où sans l'aide de Liam, j'aurais probablement fini par ne jamais reprendre forme humaine et me noyais dans ma vengeance sanglante. Je n'aurais plus été qu'un animal sauvage sans aucune attache émotionnel pour éviter la souffrance de ses dernières.

- Imbécile ... Sifflais-je avec force. - Je ne te demande pas d'aller dormir dans un jardin ou dieu sait où. Je supposais que tu aimerais veiller sur ta précieuse amie parce qu'elle a vécu un moment éprouvant ce soir. Je n'avais aucune envie de l'interdire parce que ... je suis ton alpha. Et que je n'ai pas confiance en cette fille.

Je passais une main furieuse dans mes cheveux, les repoussant dans un désordre qui ne me ressemblait pas. Et j'aurais été sous ma forme lupine, l'écume de rage aurait probablement orné mes babines retroussées.

- Espèce d'idiot aveugle. Évidemment que je suis fier de toi ! Pourquoi tu crois que je serais si déçu de tes décisions si ce n'était pas parce que je savais que tu vaux mieux que ces dernières. Ce n'était pas parce qu'il avait maintenu son boulot de serveur que j'étais fier de lui, mais parce que j'avais vu les efforts qu'il avait fournis pour respecter les règles de la maison. Parce qu'il finissait par apprendre à me faire suffisamment confiance pour me laisser le toucher. Même si cette fierté n'était pas sans avoir une influence sur la mienne. Je tremblais sous l'effort de mes muscles rigides d'angoisses.

- Je n'ai pas besoin d'excuses ... J'ai besoin que tu comprennes que ce qui me fait le plus mal. Peu importe si tu m'as été plus loyal qu'à elle, tu as tenu plus compte de ses sentiments à elle que des miens alors que la situation s'offrait à toi ce soir. C'est en ça que tu l'as choisi à mes yeux. Le flot de mots incontrôlables sortaient sous l'impression d'injustice qui m'envahissait mêlé à la réalisation que j'étais impuissant et incapable de maintenir mon rôle d'Alpha alors qu'il émettait un parfum si morose. Une odeur que je détestais qu'il porte. Surtout, depuis que je connais le délice de son parfum rempli de bonheur et de cette pointe musqué de désir. Dans l'avalanche de mots, j'avais sorti mes poings de mes poches, exposant mes griffes et me consolant en me disant que la rue était déserte. - Tu as la moindre idée combien cela me détruirait de te perdre ? J'ai toujours besoin de prétendre que rien ne m'affecte pour le bien de ma meute, mais ... Ca me détruirait. Les derniers mots un murmure piteux et misérable. - Pas seulement parce que je suis ton alpha, mais parce que je tiens à toi..
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Luan Greyback
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Dim 26 Aoû - 14:09
Zane & LuanI worry that I can't give you what you need
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Luan était à peu près certain de n'avoir jamais donné l'impression de vouloir rejoindre Megan. Déjà, parce que la jeune femme n'avait pas besoin qu'on veille sur elle, merci bien, elle était assez grande pour s'occuper d'elle même, et ensuite parce que c'était son choix de rentrer chez eux aux côté de Zane. Le loup ne lui avait rien demandé. Pire même, il l'avait invité dès début avec toute la force de son sarcasme à retourner auprès de sa petite copine.

Le renard ne rétorqua rien cependant à son explication. Il n'en avait de toute manière pas la force.

Malgré lui, Luan s'était refermé. L'idée de passer la nuit dans la rue avait creusé son sombre chemin sinueux, comme un filet noirâtre au milieu de la lumière qui avait composé sa vie ces dernières semaines. A son bonheur se juxtaposait désormais la réalité : la demeure qu'il partageait avec le reste de la meute n'était pas la sienne. Elle ne l'avait jamais été. Et ce constat, l'avait ramené si violemment à la réalité. A la dureté d'un passé qu'il avait laissé derrière lui. Que le renard s'en trouvait désarmé. Idiot aveugle, lui disait Zane. Ça oui il l'était ! Stupide renard, qui s'était laissé séduire par la tendre affection dont son Alpha le couvrait.

« Fier de moi ? » murmura t-il si bas que seule leurs ouïe fines auraient pu percer le sens de ses mots. Luan dressa la tête. Plus attentivement – et moins déconfit – il écouta le loup lui faire part de ce qu'il avait éprouvé. Fronçant le nez, Luan se retint de dire que tout ça ressemblait bien à de la jalousie. Il n'avait plus envie d'avoir raison, de se battre contre Zane. A vrai dire, il n'avait jamais eu envie que de s'expliquer auprès de son Alpha, de lui faire comprendre ce qu'il éprouvait et combien il lui était difficile de comprendre ses attentes.

Et puis Zane se tut. De ses poches, il tira ses griffes sanguinolentes. Le cœur de Luan fit un bond dans sa poitrine. « Zane. » souffla t-il alarmé en s'approchant de son Alpha. Il vint saisir sa main. « Tu as la moindre idée combien cela me détruirait de te perdre ? J'ai toujours besoin de prétendre que rien ne m'affecte pour le bien de ma meute, mais ... Ca me détruirait. Pas seulement parce que je suis ton alpha, mais parce que je tiens à toi.. »

Luan se tenait là. Le souffle chaud de Zane caressait son visage. Le jeune homme ferma les yeux presque douloureusement. Il tenait à lui. Zane tenait à lui, malgré tout. Malgré tout ce que Luan n'était pas et ne serait jamais.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, Luan s'avança, à peine. Assez pour que leurs souffles se mêlent et que leurs visages se frôlent sans se toucher vraiment. Ses lèvres s'entrouvrirent malgré lui, muettes, tellement proches de celles de Zane. Il ne devait pas faire ça. Il ne devait pas céder. Il ne pouvait pas le toucher comme auparavant. « Tu tiens à moi. » souffla Luan. Il ne reconnut même pas sa propre voix, chancelante, brisée. Une part de lui toujours éperdue. Pour la première fois depuis son enfance, le renard avait senti a chaleur des larmes effleurer ses cils et ça le terrifiait. « Moi aussi je tiens à toi. » L'ombre d'un sourire hagard se dessina sur ses lèvres. « Je viens toujours te chercher. J'ai toujours tout fait pour être avec toi. » Ses lèvres se figèrent de crainte. Qu'adviendrait-il de lui si l'Alpha le chassait pour de bon de sa vie alors que Luan s'était laissé aller à s'attacher à lui ? Jamais il n'avait entrevu cette possibilité avant aujourd'hui.

« Je ne sais pas comment tu as pu croire que je te préférais Megan. » regretta t-il. Il dévia son regard vers leurs mains qui se frôlaient toujours. Du bout des doigts il effleura une longue griffe effilée, en récoltant le sang avec regret. « Tu n'as pas besoin de prétendre avec moi. Je n'ai jamais eu besoin de Zane l'Alpha. » Luan n'était pas le de renard qui avait besoin d'être couvé. Il avait des besoins. Autres. De ce que Zane emplissait sans endosser sa peau de chef de meute. « Zane m'a toujours suffit. »
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Zane Blakesley
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Dim 26 Aoû - 14:57
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- Bien sûr que je tiens à toi ... La réplique presque un peu trop virulente, devant son air ébahi. Il n'était ni idiot, ni stupide. Je ne comprenais pas pourquoi il prenait une telle expression, face à mes mots. - J'accepte bien plus de toi que n'importe qui d'autres dans la meute alors que je ne devrais faire aucun favoritisme. Je passe du temps avec toi, je te laisse rentrer dans ma chambre sans broncher, je me confie à toi ... Tu n'es pas bête, Luan.

Et je refusais de laisser le trouble de sa proximité me perturbait. Ou tout du moins de le laisser transparaître. Parce qu'il n'était pas question de le laisser s'en tirer à si bon compte.

Il m'avait fait mal, il avait fait preuve d'une insouciance dépassant les bornes pour sa propre sécurité. Je n'étais pas vraiment fan de ses petites tendances à la piraterie informatique, mais au moins, planqué derrière son écran, je ne risquais pas de retrouver un cadavre sans vie. Non, je ne pouvais oublier qu'il s'était jeté aveuglément dans la gueule du loup, ravivant la brûlure terrible de l'angoisse. Un quotidien astreignant que je surmontais depuis quelques années. Les cauchemars étaient moins nombreux que le drame se reproduise, mais la peur ne disparaîtrait jamais complètement.

Évidemment que j'avais conscience qu'il tenait à moi, je n'étais pas aveugle. J'avais noté combien nous nous étions rapprochés ses derniers temps, et c'était ca plus qu'autre chose qui en faisait que la trahison n'en était que plus difficile à avaler. Parce que si nous en étions restés à ce que nous étions, il n'y de cela quelques mois, je me serais contenté de lui passer un savon sans chercher plus loin.

Il ne pouvait pas croire mes inquiétudes, et pourtant, j'avais en vain tenté de lui faire comprendre. Mais j'acceptais finalement que nous n'ayons jamais la même perception. Non pas parce qu'il n'était pas un loup, mais parce qu'il n'avait tout simplement pas la même conception de la meute que celle que j'avais. Il gravitait dedans, il nous appréciait, mais au final la meute n'était pas un sujet permanent occupant le premier rang dans son esprit. Comment la protéger, comment la rendre heureuse, comment leur offrir la paix qu'ils méritaient après leurs différents traumatismes. Des réflexions constantes dans mon esprit d'Alpha.

Je laissais mes yeux glissaient sur son doigt alors qu'il effleurait une de mes griffes. Me rendant compte que je l'ai porté toujours à la vue de tous, je les rétractais. Honteux de ne pas avoir le contrôle suffisant pour éviter ce genre de démonstration. D'avoir besoin de m'ancrer pour éviter d'aller réclamer le sang de ce qui menaçait le bien-être de mon renard. Le loup ne demandait que cela, mais je devais faire preuve de mon côté humain. Liam me l'avait assez répété pour que je n'aie plus les mêmes tendances à l'impulsion et à la violence comme après le massacre.

- Tu ne m'offres pas beaucoup plus de choix ... Je reposais mes yeux sur lui. - J'ai cru que ... Mais après le petit numéro de ce soir ... Mes paupières se fermèrent un court instant avant de l'affronter de nouveau. Un répit passager, parce que je n'avais pas vraiment le luxe de m'offrir d'être vulnérable. L'Alpha était indissociable de celui que j'étais. J'aurais aimé pouvoir prétendre que je ne pouvais être que Zane dans l'intimité de l'instant, mais je ne pouvais pas. - Je suis un Alpha, et je serais toujours un Alpha avec tout les devoirs que cela implique.

Soyons lucide, ça impliquait tellement de choses. Pas seulement vis-à-vis de lui, mais également des autres. Je n'étais pas malheureux de sacrifier à ma cause, en temps général. C'était juste plus compliqué ce soir, car la perte que j'aurais pu avoir aurait été difficilement supportable. J'avais du mal à prétendre qu'à ce moment, ne pas vouloir que mon père soit encore en vie pour avoir des conseils de sa part, par rapport à mon rôle d'Alpha. Mais également pour savoir comment il avait fait quand ma mère était entrée dans le tableau. Avant de me rappeler que ma mère était entrée dans le tableau avant qu'il ait cette responsabilité. Bien avant. Elle avait eu le temps de grandir et de se préparer avec lui pour le rôle qui les attendait tous les deux.  
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Luan Greyback
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Dim 26 Aoû - 19:00
Zane & LuanI worry that I can't give you what you need
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Ses prunelles ambrées étaient rivées sur le sang.

Bien malgré lui, le cerveau de Luan établissait les connexions imprévues entre son incartade de cette nuit et l'hémoglobine coulant lentement le long des griffes de son Alpha. Ce dernier lui parlait de son faible à son égard. Comme s'il était si parfaitement limpide que le jeune homme aurait du en déduire seul que oui, le loup l'aimait davantage que les autres.

Combien il aurait aimé que ce soit vrai, et plus encore. Il opina. « Non, je ne suis pas bête. » Puis jeta un bref coup d’œil à Zane. « Peut-être un peu buté en revanche. »

De nouveau, ses yeux échouèrent sur les griffes de Zane. Le loup sembla s'en rendre un compte car d'un coup, il les rétracta. « Tu ne m'offres pas beaucoup plus de choix ... » lui répondit finalement Zane, à quoi le jeune homme pencha la tête à la manière d'un petit animal. « Vraiment ? » « J'ai cru que ... Mais après le petit numéro de ce soir ... » confia t-il d'abord, et Luan était pendu à ses lèvres mais son Alpha n'en dit pas plus. Au contraire, il ferma les yeux, comme s'il fermait les écoutilles afin de ne pas se faire envahir par Luan et son envahissante présence. Le renard n'allait pas jouer l'outragé. Après tout, il se tenait tout prêt de son compagnon. C'était mal parce qu'il ne devait pas lui  imposer tous ses signaux olfactifs, sauf que... il n'avait pas envie de se séparer de lui.

Parce qu'il voulait faire amande honorable, Luan se recula. « Tu seras toujours un Alpha. » approuva t-il car c'était là son essence même. « Je le respecte. Okay, ça se voit pas, parce que je suis pas exactement le meilleur élève de la classe. » Il marqua une pause. Rien de neuf au pays des loups. Zane était un Alpha, oui d'accord mais... pourquoi il lui disait ça maintenant ? Certainement pas pour que Luan se mette à respecter les règles comme un bon petit soldat.

Après tout, Zane venait de lui dire : il lui accordait plus d'écarts qu'il n'en tolérait des autres. Peut-être à cause d'un petit faible pour sa fringante assurance, ou parce qu'il avait accepté que tout renard qu'il était, Luan demeurerait toujours un peu en dehors des clous. « Mais ce n'est pas ce que tu attends de moi, pas vrai ? » demanda t-il comme les paroles de Zane s'imbriquaient dans sa tête...

« J'ai cru que... »

« Qu'est ce que t'as cru, Zane ? » Zane. Plus ''mon loup''. Parce qu'il ne l'avait pas autorisé à l'appeler de nouveau ainsi et que renard échaudé n'allait définitivement remettre ses pattes dans l'eau froide. « Que tout ce qu'on partageait avant ce soir, c'était vrai ? Que t'avais pas besoin d'être le mâle Alpha avec moi ? » Comme c'était vrai. Luan ne le dit pas. Il ne savait plus comment être entendu et compris. « Je donnerais tellement pour que tu y crois encore. »

Ses épaules s'affaissèrent. « J'avais l'impression que tu te sentais plus libre avec moi et j'adorais ça. J'adorais tout ce que je découvrais de toi. » Son corps frémit au souvenir des caresses du loup contre son pelage. Wow. Stop. Pas maintenant. C'était tout sauf le moment d'envoyer au loup des sexy signaux. « Je sais que c'est pas grand chose, mais je te promets que Megan ou pas Megan, je ferais plus passer les sentiments des autres avant les tiens. » Il esquissa une moue préoccupée. « J'ai pas pensé à tout ça, tu sais. Sur le coup je veux dire. »
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Zane Blakesley
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Dim 26 Aoû - 21:30
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Peut-être que c'était ma propre volonté à ne pas m'accorder d'erreurs qui me rendaient si intransigeant aux erreurs des autres.

Ou peut-être, étais ce parce que j'avais placé des espoirs injustes dans le renard qui se trouvait devant moi. Toujours était-il que je ne pouvais m'empêcher de rester confus face à cette situation, qui avait découlé de cette soirée. Une remise en perspective de mes désirs. La réalité était que nous faisions face à ce qui avait toujours été : des natures profondément opposées.

Il ne me restait pas d'autres choix que de l'écouter, dans l'espoir vague de pouvoir avoir une clé pour le comprendre.

Il tirait ses propres conclusions de son côté. Il n'avait pas tort. J'avais cru que les choses entre nous n'étaient pas dans une dynamique où j'aurais à le forcer à quoi que ce soit. Que je n'aurais pas à être juste l'Alpha de la meute. Pourtant, avais-je vraiment d'autres choix ? Quand bien même, il représentait bien plus, pour sa sécurité, je n'avais pas d'autres choix. Et même s'il me disait espérer que j'y crois encore, je n'étais pas certain d'être apte à lui offrir une réponse positive. J'avais eu bien trop peur, ce soir. Peur pour lui. Et j'avais détesté que la gamine qu'il avait aidée se montre si ingrate à son égard. Ma rationalité avait été obscurcie par mes sentiments. Parce que si je prenais le recul nécessaire, je ne pourrais qu'admirer sa loyauté à l'égard de cette personne. Une qualité que je savais apprécié et reconnaître à sa juste valeur.

Moi aussi. Les mots ne franchissaient pas mes lèvres, mais traversaient mon esprit alors qu'il me disait avoir adorait ce qu'il découvrait de moi. Je secouais la tête légèrement avant que finalement Luan me promette, son cœur ne trahissant aucun mensonge, qu'il ne ferait plus passer mes sentiments après ceux des autres. Une vague de soulagement s'abattant sur moi. Comme ci, je comprenais combien j'avais eu besoin d'entendre que je serais sa priorité. C'était une chose que je ne devrais pas autoriser, mais je ne pouvais nier qu'il était devenu la mienne. Ce soir, en été une preuve flagrante. Je l'avais fait égoïstement passer avant la décision logique de rester en retrait pour protéger la meute. Je culpabilisais à l'idée que cela fasse de moi un mauvais Alpha. Mais je n'avais pas pris la peine de réfléchir tout comme lui, apparemment.

- Je comprends ... Parce que je ne pouvais pas le blâmer alors que j'avais agi de la même manière quand la situation le concernait. C'était inquiétant, mais j'avais envie de croire que je n'aurais pas à voir cette môme tous les jours et me souvenir qu'elle avait contribué à creuser un fossé irréparable entre Luan et moi. Mon loup ne serait peut-être pas aussi docile à se laisser museler si c'était le cas.

- Je veux te croire, Luan. J'ai envie d'y croire. Le ton de ma voix était certain dans sa revendication, alors que sans réduire la distance, je m'autorisais à le toucher. Une simple caresse de mon pouce sur sa jugulaire. Une pression qui tenaillait mon estomac se dégonflant tel un pneu crevé sous le geste. La certitude de son pouls bien présent sous le bout de mon doigt. Il était vivant. Présent. Auprès de moi. Mû par ce constat, je laissais mes barrières tombaient pour le prendre dans mes bras comme je le désirais vraiment. Le serrant peut être d'une manière que je ne m'étais jamais autorisé à cause de son aversion du contact. Mais il me devait bien au moins cette étreinte après l'épreuve des nerfs qu'il m'avait fait traverser.

- Ne t'avise plus jamais de me faire une peur pareille ... Un murmure éclatant contre la peau sous son oreille, se trouvant à proximité de ma bouche. - Ne m'oblige pas à trembler dès que j'ignore où tu te trouves.

Et même si je lui disais cela, je savais qu'inévitablement, ce serait le cas. À chacune de ses disparitions, je ne pourrais m'empêcher de me ronger les sangs. C'était mal. Je savais que mes émotions avaient un impact sur la meute. Et c'était ce qui me poussait peut-être à resserrer encore plus mon étreinte, pas suffisamment pour lui briser un os, mais définitivement pour qu'il se sente probablement mal de ce surplus de contact. Parce que c'était mal, néanmoins j'avais envie de croire qu'il aurait mes arrières malgré tout.
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Luan Greyback
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Jeu 30 Aoû - 15:22
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Le contact des bras de Zane embrasa les sens et le corps de Luan. Le renard perdit instantanément pied, et le fil de ses idées. C'était si bon de le retrouver. De s'enivrer de l'odeur suave qui se dégageait de sa peau et de son souffle chaud, de s'ancrer à la solidité de son corps. Luan voulait se fondre dans ses bras et ne plus jamais les quitter. Désespérément, les siens s'accrochaient à son dos, ses doigts s'enfonçaient dans ses vêtement, s'y agrippaient comme si sa vie en dépendait.

Une vague de gratitude triste lui serra le cœur. Il lui avait tant manqué. Loin de lui, le renard déluré perdait de sa morgue et de son panache. Il ne savait pas encore si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Juste que son Alpha l'enserrait comme pour l'envelopper tout entier. Délicieusement, Luan se gorgea de la chaleur de son étreinte, de la force de ses bras comme deux ancres solides autour de son corps. Il avait toujours vu Zane comme le pilier de son existence, comme le havre sûr où il prenait sa source, et ce bien avant que naisse en lui l'étincelle d'envie subjuguante de découvrir cet homme qu'il estimait plus que nul autre.

Son bonheur fut de courte durée. Soudainement, Zane le pressa avidement contre lui. Ainsi plaqué contre son corps, Luan perçut les battements de son cœur entrer en résonance avec le sien, et tout à coup, le picotement caractéristique au bout des phalanges de sa main gauche était de retour. « Zane... » s'entendit-il gémir par dessus la cacophonie qui se jouait en lui. « J'veux pas te faire de mal. » articula t-il le souffle court, sa bouche logée quelque part contre l'épaule de son Alpha tandis que son corps le malmenait tout entier, n'aspirait plus qu'à se repaître du cœur puissant et gorgé d'énergie vitale si proche du sien.

Le renard échappa un petit cri. Sa peau ne le brûlait pas réellement, pourtant, il avait l'impression de se consumer, de n'être plus réduit qu'à une boule de nerfs parcourue d'impitoyables d’électrochocs. De toute la force de sa volonté, il refoula l'armée de frissons brutalisant sa peau et leva les yeux vers Zane.  « Il faut que je – »

Incapable de tenir plus longtemps, Luan se dégagea. Il bredouilla un « Désolé. » ses yeux dans le vague, agité comme s'il était pieds nus sur un tapis de charbon ardents. « C'est juste que... » Que quoi ? Que pendant un instant, il avait voulu aspirer son énergie animale, s'en délecter afin de ne faire qu'un avec lui et que plus jamais Zane ne puisse le repousser.

Il s'entoura de ses bras, frotta sa peau engourdie... ou hyper sensible, il ne savait plus. Il baissa la tête, terriblement honteux, pas parce que son pouvoir s'était manifesté, mais parce qu'il se savait déglingué et incapable de se contrôler, de l'utiliser pour soigner ses blessures et non pas dans une obsession maniaque de garder un peu de Zane en lui à tout jamais. « J'ai du mal à me contenter d'un câlin, j'crois que – » Luan ne savait pas ce qui c'était passé exactement. Cependant, il avait cru perdre Zane ce soir. Se pouvait-il que son pouvoir se soit manifesté en réponse à cette cassure qui l'avait ébranlé bien plus qu'il n'osait se l'avouer ? « Tu devrais pas t'approcher de moi comme ça. » Déconfit d'une telle régression, il s'en voulu atrocement. « Ptêtre que tu trembles quand t'ignore où je suis mais moi... » Il eut un sourire un peu bête, un peu triste aussi de lui avouer un truc pareil dans un moment aussi nase. « C'est toi qui me fait trembler. Quand tu me serres contre toi et que tu me murmure à l’oreille, tu me donnes envie de... » ne plus jamais te laisser partir. Il ne le dit pas. Luan était encore trop inexpérimenté au jeu des sentiments et les mots, pourtant clairs dans sa tête, se brouillaient avant de passer la barrière de sa gorge bavarde.
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Zane Blakesley
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Sam 1 Sep - 16:10
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Un tremblement léger parcourait mon corps, alors que je m'abandonnais à l'embrassade. Ma nature de loup me rendait tactile plus que la normale, mais c'était encore un peu plus différent quand il s'agissait du renard. Je savais bien que j'avais eu besoin de me rassurer, de le sentir contre moi pour faire taire mes angoisses. Cependant, l'étreinte se rompait bien trop rapidement. Brusquement. Et je fronçais les sourcils avant de comprendre ce que Luan tentait de m'expliquer. La mise en garde qu'il prononçait à mon égard.

Une fois de plus, je détestais le sentir si misérable et honteux de ce qu'il était. J'avais tenté de l'acclimater au toucher, doucement.
Cette soirée, et ce besoin viscéral que j'avais éprouvais, avait peut-être accélérer la donne. Ca avait été peut être trop pour lui, ou il n'avait peut-être pas assez confiance en lui. Apeuré par une part de lui qui semblait le dévorait sans qu'il n'arrive à prendre le contrôle dessus.

- Je te donne envie de quoi ... Je l'encourageais d'une voix basse. Je n'étais pas vraiment un expert en ce qui concernait les renards. Luan était un exemplaire unique en son genre. Fascinant et magnifique. Un mystère qui m'avait poussé à plus de prudence à son arrivée, mais qui avait sans aucun doute attiré ma fascination à son égard. J'avais toujours eu envie de savoir, de comprendre et de pouvoir l'aider. Pas seulement en tant qu'Alpha, mais parce que j'étais devenu affamé pour ses moments de contacts qui s'initiaient de plus en plus ces derniers temps. Mon loup avait envie de le dévorer tout entier, et si ma part humaine se retenait, c'était bien parce que je respectais ses limites. À l'exception de ce soir. Ce soir, je n'en avais pas été capable, mais c'était un tribut que je ne rendrais pas. Je méritais cette étreinte.

- Tu n'as pas à t'excuser, mon petit renard ... Je levais une main dans sa direction, mais ne le touchais pas. Je ne voulais pas le rendre mal à l'aise. Ce n'était certainement pas le but. - J'ai confiance en toi, Luan.

Et peut être que lors de cette soirée, cette confiance avait été mis à l'épreuve sur d'autres plans, mais je ne craignais pas qu'il me blesse à cause de son pouvoir. Il avait toujours fait en sorte d'éviter de s'en servir. Il avait toujours rompu le contact quand les signes annonciateurs se présentaient. J'avais confiance en lui, et je l'espérais suffisamment pour nous deux.

- Tu as confiance en moi, n'est-ce pas ? Je plongeais mon regard dans le sien. Et ce n'était pas une question émise pour me rassurer, il ne s'agissait pas de cela à ce moment-là. - Tu sais que je ne te mentirais jamais. Parce que pour les défauts que je pouvais avoir, j'étais honnête. Je l'avais toujours été, et encore ce soir, en lui exprimant clairement mon mécontentement face à son insouciance. - Tu sais que je tiens à ma meute, et que je ne l'abandonnerais pas. L'implication que je ne me laisserais pas blesser si je pouvais l'éviter. Des questions rhétoriques voués à lui faire comprendre où je venais en venir.

- N'aie pas peur de ce que tu es ... Je pense que tu as bien plus de contrôle que tu ne te donnes crédit. Je sais que ce soir à été éprouvant, et même mon propre contrôle m'a échappé. Oserais-tu dire que je suis un loup sans contrôle, juste parce que mes émotions m'ont poussé à laisser mes griffes sortirent en pleine rue ? Le ton de ma dernière question plus léger, essayant de le détendre un peu avant de procéder à l'étape suivante.

- Je sais que tu ne me feras pas de mal, viens ... J'ouvrais les bras, pour lui offrir la possibilité d'une étreinte. Ou tout du moins, nous en offrir la possibilité. J'en avais moi aussi besoin, plus qu'il ne pouvait le comprendre. - J'ai besoin de toi pour retrouver une main de fer sur mes émotions, tu veux bien m'aider non ? Un sourire tendre à son encontre, un sourire qui ne cachait pas l'affection à son égard, mais qui irradiait la confiance que j'éprouvais à son égard concernant ce sujet. J'aurais tellement aimé qu'il se sente plus libre d'utiliser son pouvoir de régénération, cela soulagerait une partie de mes inquiétudes. - Tu es le seul apte à pouvoir le faire, je le crains.
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Luan Greyback
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Sam 1 Sep - 16:56
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Luan secoua négativement la tête. Ses bras autour de son corps, il n'osait contempler Zane dont la voix chaude se voulait encourageante. Comme il était tentant de lui avouer combien il le désirait et combien il avait peur de son propre pouvoir. Le loup porta une main à sa hauteur sans le toucher et le renard lui fut gré de ne pas lui imposer son contact alors que les derniers fourmillements quittaient à peine sa peau. Un minuscule sourire ourla ses lèvres blêmes au surnom tendre, son petit renard, c'était la toute première fois que Zane le désignait comme sien alors qu'ils étaient tous deux sous leurs formes humaines.

De plus, il avait confiance en lui. « Pourtant je t'ai fais du mal. » répondit le jeune homme tout bas, mourant d'envie de se transformer et de se tapir sous son lit pour se rouler en boule et se cacher derrière sa queue. « Tu as confiance en moi, n'est-ce pas ? » demanda doucement Zane à la bête apeurée qu'il se sentait être actuellement. Son regard pénétrant appela le sien et le renard se laissa percer à jour, hochant la tête parce oui, il savait qu'il ne lui mentirait jamais, qu'il tenait trop à la meute pour se laisser tuer dans une ruelle sordide par l'un de ses bêtas.

Puis le loup établit un parallèle. Pointant ses erreurs comme pour prouver à son stupide renard qu'il n'était peut-être pas le seul à manquer de contrôle sur ses instincts primaires. Luan grimaça un peu, au souvenir du sang encore frais sur ses phalanges, celui qu'il venait de récolter le long des griffes acérées de Zane... par sa faute. Son Alpha n'avait pas tort cependant et l'espace d'un instant, le jeune homme se prit à espérer sa tare guérissable. Peut-être pas entièrement. Après tout, Zane parvenait à vivre sans tout contrôler – et dieu sait que d'entre eux c'était lui le control freak de service – alors, Luan le pouvait aussi, non ? « Non, je dirais pas ça. » se justifia le renard à toute vitesse parce qu'il se sentait toujours coupable et responsable du l'état de nerf du loup, avant de réaliser qu'il n'avait dit ça que pour l'apaiser.

Luan ferma la bouche. Ses yeux, qui avaient retrouvés un peu de leur éclat, papillonnèrent lorsque le loup lui ouvrit ses bras. « T'es sûr ? » Parce que lui, il se sentait très loin de l'être. A son appréhension se mêlait son désir de bien faire, de se rattraper de ses erreurs et de donner à Zane ce dont il avait également besoin. A ce sujet, le jeune homme avait quelques questions parce qu'il ne voyait pas bien en quoi il pouvait l'apaiser alors qu'il était toujours celui qui traînait la patte et le faisait tourner en bourrique.

L'idée d'être celui qui ancrait le loup à sa part humaine échauffa ses joues au moins autant que le sourire que Zane lui adressait. Luan gigota sur place un petit peu, fit un pas vers le loup, hésita une seconde, une deuxième puis encore une autre, et enfin, précautionneusement déposa d'abord ses paumes contre le torse solide. Sous ses doigts, il sentit le contour des muscles si familiers à sa vue. Avec une infinie douceur, le renard entreprit d'en tracer les contours, de les apprendre par le toucher, juste un tout petit peu ! Ce n'était même pas sexuel ! Luan n'avait définitivement touché personne dans sa vie et surtout, il venait de se prendre une gigantesque gifle à cause d'un contact trop prolongé avec Zane alors d’accord, peut-être qu'il prenait un plaisir indécent à caresser son corps outrageusement sculpté mais il n'y avait rien là dedans visant à lui voler sa vertu !

Parce qu'il en voulait plus, et que Zane devait quand même attendre qu'il se décide, le jeune homme se blottit contre son Alpha. « C'est ton cœur. » déclara t-il en passant un bras autour de sa taille, examinant son autre main mutilée entre eux. « C'est comme s'il battait en moi. » Les bras de Zane se refermèrent autour de son corps avec délice. Luan frémit de bien être. Puis lança avec une pointe de malice. « Tu sais que tu vas pas t'en tirer comme ça avec cette histoire de main de fer sur tes émotions. » Il hissa sa main autour du cou de Zane, frôlant les cheveux courts de sa nuque dans une caresse. Il ne voulait pas le forcer à avoir cette conversation s'il n'en avait pas envie cependant, alors le renard poussa un soupir de contentement. « Merci d'être là. »
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Zane Blakesley
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Ven 7 Sep - 17:10
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Je ne pouvais nier qu'il m'avait fait du mal, mais il n'avait jamais été question de son don de guérison un peu particulier.
Je n'avais pas peur de cette part de lui, bien moins que lui-même. Je pouvais néanmoins comprendre qu'on pouvait être terrorisé par quelque chose qu'on ne maîtrisait pas forcément. Quelque chose qui nous dépassait même si cela faisait partie de notre nature profonde. C'était un peu ce que je pouvais ressentir par moment vis-à-vis de mon statut d'Alpha. Tellement terrifié de faire une erreur alors que j'avais tant de responsabilités.

C'était la raison pour laquelle je refusais de le laisser se noyer dans ses doutes, et que je l'encourageais. Cette raison, et celle plus égoïste que j'avais besoin de le tenir dans mes bras encore un petit peu. Je ne m'autorisais que rarement le luxe de faire preuve d'égoïsme, cela à l'opposé de mon rôle. Néanmoins, ce soir, je méritais de m'accorder ce petit écart après avoir tremblé de peur, et laisser mon loup agonisait de douleurs. Je ne pouvais rien faire de plus qu'utiliser mes mots, et mon sourire pour encourager le jeune renard. Et j'espérais que cela serait suffisant pour lui.

Timidement, doucement. D'abord une main prudente avant qu'il finisse par échouer de nouveau dans mes bras. Je ne me faisais pas prier pour rendre l'étreinte. Inspirant l'odeur de Luan, un mélange délicieux glissant le long de mes narines. Une expression d'étonnement invisible à ses yeux, s'imprimant sur mon visage à ses mots. Je ne savais pas ce que ses mots signifiaient. Je savais juste quel sens j'aimerais leur attribuer. Je me contentais de glisser mon nez le long de sa tempe, écoutant le son de son cœur. Tentant de décrypter s'il battait à l'unisson avec le mien. Si nos cœurs s'accordaient bien mieux que nous savions le faire. Peut-être que c'était lui qui suivait mon rythme, ou moi le sien. Peut-être que ce n'était qu'un phrasé sans réel fondement. Pourtant, j'avais l'impression de comprendre exactement ce qu'il tentait de dire. Et mon propre cœur manquait un battement à l'idée.

Mes yeux se fermant, mon loup ronronnant de bien-être alors que la paume de sa main effleurait ma nuque. Je penchais la tête, légèrement sur le côté pour l'encourager. Et un alpha tendait rarement son cou à autrui. Parce qu'en soit, c'était un geste d'abandon, de confiance et de soumission. Le cou était cette part vulnérable qui pouvait être arraché d'un seul coup de griffe par un prédateur bien plus féroce. Mais je savais que je ne craignais rien avec Luan. Et cela, plus qu'autre chose, me permettait de ne pas me dérober complètement à sa demande d'explications sous-entendu.

- Je serais toujours là pour toi, aussi longtemps que j'aurais un souffle de vie. Même si je suis furieux, blessé ou déçu. Un certain sérieux s'immisçait dans mes mots alors que je faisais une promesse que je m'engageais tacitement à tenir. - Je ne vais peut-être pas m'en tirer, mais ne t'imagine pas t'en tirer à bon compte non plus. Je laissais mes yeux s'ouvrirent doucement pour me perdre dans l'ambre de son regard qui me faisait face. Mon front se posant contre le sien, mon souffle caressant la peau de son visage. Je suppose que si quelqu'un venait à nous surprendre, il imaginerait probablement que nous étions un couple. Ce n'était pas le cas. Mais en même temps, nous étions bien plus. Ou tout du moins, il représentait bien plus à mes yeux. Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas laissé tellement atteindre par quelque chose. Je restais en général assez stoïque et pragmatique, face aux difficultés du quotidien. Cependant, savoir qu'il avait un pouvoir sur mon contrôle m'indiquait qu'il avait pris une place dans mon cœur, que je ne pouvais pas perpétuellement renier. Même si ca restait un risque inconsidéré pour un moi. Pour ma meute.

- Je suis toujours en colère après toi. Le ton de ma voix n'était plus tremblant de rage, mais mon cœur restait stable. Ne signifiant pas un mensonge. - Je suis en colère parce que j'ignore pourquoi je n'ai pas réussi à te montrer ton importance à mes yeux. Pour que tu ne te rendes pas compte que ta vie avait de la valeur. Dis moi ... J'aimerais tellement être apte à te comprendre. À pouvoir effacer ces impressions et perceptions erronées. Mes lèvres s'égarant sur sa tempe, alors que nos deux corps se trouvaient toujours entremêlés. Une de mes mains, décidant de marquer un rythme régulier dans son dos. Une caresse. - A pouvoir t'aider à vaincre tes peurs, et savoir que tu seras apte à te soigner si je ne suis pas là pour empêcher que tu sois blesses. Un autre baiser. Sur sa joue. - Et, j'aimerais savoir ce qui fait que tu dois à cette fille autant. La seule raison pour ne pas la virer, si elle mets les pieds au garage demain. Un baiser plus intime, juste derrière son oreille comme ci mon loup après ses mots avaient besoin de lui rappeler à qui il appartenait. C'était une erreur, Luan n'appartenait qu'à lui même.
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Luan Greyback
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Mer 19 Sep - 16:47
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Sa déclaration aux allures de promesse, Luan ne l'avait pas vu venir, et elle lui fit l'effet d'une bombe projetée sur son cœur, envoyant partout en lui ses shrapnels d'affection incontrôlable à l'égard de son Alpha. De toute sa vie, le jeune renard n'avait jamais éprouvé tel sentiment de bien être, de sécurité et de reconnaissance. Plus que tout, c'était ce que le loup lui offrait sans rien demander en retour qui le touchait au plus profond de son être de petit canidé débrouillard, fougueux et opportuniste.

Ce que Zane lui promettait, c'était bien plus que tout ce que Luan avait espéré dans sa vie. C'était tout ce qu'il avait caressé du bout des doigts durant deux ans sans jamais y croire réellement. C'était la vie au dépend de la survie. Car c'était tout ce que le renard savait faire et mon dieu, rien que l'idée de vivre aux côté de son Alpha, et de lui offrir en retour assez de confiance et d'abandon pour ne plus être constamment sur ses gardes le terrifiait. Plus que les dégâts potentiellement mortels de son pouvoir.

Pas le temps de s'appesantir plus longuement. Le loup voulait des explications et cette fois, son si fuyant petit renard n'y couperait pas.

Majoritairement parce que pour rien au monde il ne voulait se soustraire à sa poigne, à ses lèvres explorant légèrement sa tempe, puis sa joue, comme quémandant plus sans oser prendre ce qu'il désirait vraiment. Un baiser furtif sur la peau douce et sensible juste là derrière son oreille envoya un frisson tout en bas de la colonne vertébrale de Luan. Le renard cru pousser un gémissement audible, sans en être totalement sûr parce qu'il se sentait tellement – tellement submergé de toute part. Ses sens en alerte, avides de plus, lui dictaient de se masser contre le loup de tout son corps rien que pour sentir encore et encore la texture de ses lèvres sur sa peau intouchée.

Il ne devait pas. Ce n'était pas le moment. Son Alpha avait clairement fait savoir ses intentions. Et quand bien même il était terriblement tentant d'explorer à ses côtés d'autres horizons que le renard n'avait jamais envisagé de parcourir, ce dernier prit sur lui pour reprendre son souffle et répondre quelque chose de cohérent.

« C'est pas toi qui n'a pas réussi à me montrer. C'est moi qui ne veut pas voir. » rectifia t-il parce que tout le merdier cristallisé en lui depuis des années n'était pas du ressort de Zane. Uniquement du sien. « Megan, je ne lui dois rien. Elle non plus. J'sais que t'as du mal à comprendre. A tes yeux d'Alpha, on doit sa loyauté à ceux qu'on considère comme sa famille. Sauf que Meg et moi, on a plus de famille depuis longtemps et on a jamais recherché une autre. Surtout pas l'un en l'autre. J'crois pas qu'elle me voit comme son frère et je la vois pas comme ma sœur. C'que je sais, c'est que tout ce que je fais pour elle, elle le ferait pour moi. Un peu comme toi, mais différemment. Parce que toi t'es un loup Alpha et elle une fille des rues. »

Là dessus, Luan soupira. Pas certain que ça soit très clair aux yeux du loup. Pourtant, le jeune homme voulait lui montrer qui il était et comment il en était venu à offrir sa loyauté à une fille qui paraissait si distante. Il eut envie de lui montrer une part de lui, de ce qu'il avait été avant lui, avant la meute. Il ne savait pas s'il était prêt mais s'il se questionnait, il ne le serait jamais. « Je peux te montrer si tu veux. » Lui montrer, oui. Mais quoi ? Luan avait sa petite idée sur la question. « Tu l'as dit : tu ne sais rien de moi. Et moi j'suis pas très loquace quand il est question de ma personne alors... je peux te montrer. Ce que j'étais avant et d'où je viens réellement. »

Réellement. Pas les bobards qu'il refilait à la hâte quand on le questionnait un peu trop à son goût. Dieu sait que la meute Blakesley avait entendue les aventures de Luan Greyback. Et qu'aucune d'entre elles n'étaient vraies.
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Zane Blakesley
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Jeu 20 Sep - 17:50
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Dans mon étreinte, je savais que je laissais mon loup se repaitre de le recouvrir complètement de mon odeur. Plus que l'odeur familière que porterait un simple bêta. Et si nous devions rencontrer des créatures surnaturels dotés d'un odorat hors pair, il ne ferait aucun doute que le marquage ne passerait pas inaperçu. Quelques-uns des membres de la meute étaient des risques potentiels, mais je n'avais aucun regret, alors que je ronronnais de délice à la proximité entre nous, et de nos odeurs s'entremêlant si parfaitement. Que mes lèvres goûtaient une peau encore inconnue, avec douceur.

Et j'en profitais aussi honteusement, alors qu'il se montrait si pliable et docile entre mes bras, pour lui extorquer quelques informations.

Je n'avais aucun regret non plus. J'avais envie de connaître plus de lui. J'avais envie d'être apte à le comprendre sans qu'il ne faille encore un évènement désagréable pour y parvenir. Mais la notion que je puisse le comprendre paraissait un peu illusoire quand il commençait à me parler du concept de loyauté qu'il éprouvait pour la jeune femme qui l'avait trainé dans la situation de ce soir. Je n'étais pas non plus certain d'accepter un jour de manière sereine qu'il la fréquente, mais je ne pouvais pas l'empêcher de vivre sa vie.

Mais plutôt, que de m'attarder sur la question, ma curiosité se laissait interpeller par ses propos suivants. Le loup était d'accord avec moi, nous nous retrouvions face à un dilemme délicat. Combler notre envie de le connaître et devoir le relâcher pour qu'il puisse m'emmener où il voulait. Enfin, c'est ce que j'avais compris quand il me disait vouloir me montrer. Je supposais que cela impliquait de bouger. J'étais bien néanmoins là, avec mon renard entre mes bras. Alors que je me gorger de son odeur. La raison pour laquelle, je laissais mon nez glissait tout contre le point de rencontre entre son cou et sa clavicule. L'afflux de sang coulant dans sa carotide, exacerbant son odeur. Je sentais les crocs roulaient dans mes gencives, prêt à sortir. L'envie puissante de le marquer m'envahissant.

Okay. Se séparer n'était peut-être pas une si mauvaise option, en y pensant.

- Montre moi, je veux voir ... Le son de ma voix était descendu de plusieurs octaves. Peut-être parce qu'il émettait une douce odeur de phéromones qui ne me laissait pas insensible. Pourtant, je n'étais toujours pas certain que je faisais le bon choix en tant qu'Alpha.

Luan était imprévisible, roublard et farouchement indépendant. C'est ce qui en faisait tout son charme, mais qui en faisait le choix le moins probable pour le compagnon d'un alpha. J'étais tiraillé entre mon cœur et mon devoir. Je m'étais néanmoins facilement laissé distraire, rien qu'avec sa présence tout contre moi. Il me faisait perdre la tête complètement. Comment étais je supposé résister ?

- Je veux voir qui tu étais, d'où tu viens ... Je veux tout savoir de toi. Et presque incapable de m'en empêcher, j'avais beau avoir rompu l'étreinte pour le laisser me guider, je ne pouvais pas m'empêcher de toucher, la peau s'offrant à moi. Une paume sur un côté de son cou, l'autre main caressant sa joue avec affection.
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Luan Greyback
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(#) Sujet: Re: Shut your mouth and run me like a river || Le renard ♦ Jeu 20 Sep - 18:59
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Comme il était bon d'être ainsi prisonnier de l'étreinte du loup ! Luan était aux anges. L'arôme suave de Zane exacerbait la colonie de charbons ardents tapie dans son ventre. En lui, un brasier s'étendait. Lui donnait envie de se pencher, de s'offrir aux crocs du loup penché sur sa gorge. Car c'était bien le loup qu'il ressentait partout autour de lui, appelant sa propre animalité, et oh, comme le jeune homme mourrait d'envie de se plonger dans l'animalité. A son tour, il ne rêvait que de ravir cette bouche tentatrice venue l'explorer sans permission, de lui rendre avec diligence toute l'attention qu'elle lui vouait, jusqu'à ce que Zane apprenne combien son petit renard inexpérimenté pouvait se montrer conquérant.

Il voulait lire la surprise dans ce regard perçant qui ouvrait l'âme, de la fierté et sans aucun doute une pointe de défi. Luan n'était rien sinon un challenger. Et qui d'autre que son loup pouvait se montrer à la hauteur du nombre incroyable de soifs inextinguibles qui l'habitaient ?

Luan n'avait jamais été tactile et encore moins charnel avec qui que ce soit. L'échantillon d'intimité que Zane lui offrait éveillait une bestialité insoupçonnée.

Inutile de se mentir, il adorait ça.

Dieu merci, Zane avait également le pouvoir de dissiper la brume de pure luxure l'enveloppant. Sans le relâcher totalement, il rompit l'étreinte et le renard hocha la tête pas encore tout à fait là, mais décidément quelque part à mi chemin entre ses envies de sensualité et ses actuels projets pour eux.

Du revers de ses doigts, il caressa la main logée sur sa joue. Un sourire tendre étira espièglement ses lèvres. « Si tu ne me relâches pas, j'vais finir par te sauter dessus. » annonça t-il avec l'absence de gêne de celui qui ne ressent nul besoin de définir leur relation avec une étiquette avant de passer aux actes. Il n'y pouvait rien. Après tout, Luan était connu pour foncer tête baissée et contempler les dégâts après, le tout avec ce petit sourire coupable caractéristique au coin de sa bouche. « Mais j'suis un homme de compromis. »

Détachant la main de sa joue, il l’enlaça à la sienne. Et c'est à la manière d'un couple qu'il mena Zane au travers des rues de New York tel le petit paradoxe sur pattes qu'il se plaisait à être.

***

Avec Luan, beaucoup de choses étaient simples. Parmi ses talents, le renard comptait une science des chemins et des raccourcis qui les avait mené en bien moins de temps que nécessaire à Staten Island. Plus précisément au Saint Peters Cemetery. « C'est à cet endroit que je voulais passer la nuit sous ma forme animale tout à l'heure, quand tu m'as demandé de ne pas revenir à la maison avec toi ce soir. » Oui il avait évoqué d'autres endroits parce qu'il le faisait toujours. Menteur dans l'âme, le renard n'avait eu de toute manière aucune raison de dire la vérité à ce moment là. Sauf que maintenant, Zane n'était plus remonté contre lui, et que pour une raison qu'il ne définissait pas encore totalement, Luan voulait lui ouvrir cette porte là de son histoire gardée sous clé.

Un sourire léger et il délaça leurs main. De sa poche, Luan tira le double parfait de la clé de la lourde grille du cimetière fermé à cette heure ci. « Je l'ai emprunté au gardien le temps d'en faire un double. » précisa t-il nonchalamment tout en faisant grincer la grille ouverte. « J'avais creusé un trou sous le mur d'enceinte à la base pour me faufiler en renard mais ce lourdeau les rebouchait à chaque fois. » Comme si ça expliquait tout – et à ses yeux, c'était une raison largement suffisante, le jeune homme s'engouffra dans le cimetière en compagnie de son Alpha.

Sûr de son chemin pour s'y être rendu plus que son compagnon n'avait pu s'en rendre compte, Luan les mena jusqu'à une pierre tombale. Elle était imposante. Large, car abritant un couple. Une stèle de marbre brun pour deux cercueils qu'on avait enterré côte à côte. Comme si les rapprocher dans la mort pouvait rattraper le peu de temps qui leur avait été accordé dans leurs vies fauchées trop tôt.

Luan se laissa tomber à genoux dans la terre meuble. « C'est ici que je viens dormir quand je découche. » Parce qu'il arrivait parfois de le voir débarquer au petit matin, souvent le dimanche d'ailleurs parce ce jour là le renard savait qu'un petit déjeuner préparé par les soins de son Alpha l'attendait à son retour. « Personne ne s'étonne d'un renard dormant dans un cimetière et personne n'est là pour l'y voir de toute façon. »

Il y eut un silence marqué uniquement par les oiseaux nocturnes. A l'intérieur, Luan se sentait étrangement serein. Il y avait bien la peine à la surface de ses sentiments. Elle était ancienne, bien qu'à ses yeux, cette grande pierre tombale froide avait été une couche plus chaude que toutes celles qu'on lui avait proposé. « Il y a une chose que tu dois savoir avant de commencer. » dit doucement le renard comme une confidence alors que ses prunelles ne quittaient pas les lettres déliées, tant lues et relues depuis ses 5 ans.

Connor & June Greyback.


« Mes parents étaient des loups. »

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