Le pacte de Faust - Arthur
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Le pacte de Faust - Arthur
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(#) Sujet: Le pacte de Faust - Arthur ♦ Ven 23 Mar - 17:22

Sympathy for the devilArthur & Henri
( Mozart - Lacrimosa ) ••• Le ciel obscur déversait ses larmes dans des hurlements assourdissants. La pluie frappait avec force et insistance les larges fenêtres d'un des nombreux appartements qu’Henri possédait aux Etats-Unis.

Sombre sourire.

Installé dans un fauteuil, un verre de whisky dans une main, le regard sombre et pensif, Henri écoutait attentivement le temps s'écouler. Le « tic tac » incessant de l'épaisse horloge à bascule, les gouttes de pluies s'abattant violemment sur les carreaux des fenêtres, les grattements agaçants de ce stupide animal sur le plancher...

Apaisant. Tous ces bruits le berçaient agréablement.

Seul, silhouette solitaire dans les ténèbres trop froide d'un salon sans âme au cœur d'une terre américaine qu’Henri exécrait passionnément. Toutes lumières éteintes, seuls les rayons blafards de la lune éclairaient les traits de son visage impassible. D'un geste machinal, il trempa les lèvres et goutta une gorgée de ce whisky au goût d'Ecosse, ses paupières se fermèrent en sentant le liquide lui brûler le palais pour finalement l'envahir tout entier.

Il regrettait de ne plus pouvoir se saouler.

Henri s’était nourri quelques heures auparavant, un sang frais que ses employés lui avaient consciencieusement préparé. Un sang en boite. Un sang de haute qualité, mais un sang qui restait… artificiel. Rien n’était plus jouissif que l’adrénaline de la chasse. De la traque. Et de la mise à mort. Pourtant, étrangement, Henri se montrait bien docile depuis son arrivée à New-York. Il suivait les règles, se montrant discrets, suivants les dogmes absurdes des Accords. Autant éviter d’attirer l’attention de l’Enclave, il détesterait qu’ils puissent entraver ses projets.  

Un ricanement lui échappa.

Ca en était pathétique. Henri reposa son verre, tournant lentement le regard en direction de la porte, d’où il pouvait déjà entendre les pas de son majordome grimpés les escaliers. Ses yeux se plissèrent quand la lumière du couloir envahit brusquement le salon.

« La voiture est prête, monsieur. »

Sans une parole il se leva, enfilant le long et épais manteau qu’Albert, son plus fidèle employé, lui présentait. Certes il ne craignait pas le froid mais Henri aimait les belles choses et cela passait également par le style vestimentaire. Vêtu d’un costume trois pièces, taillé sur mesure, d’un profond gris anthracite il s’engouffra dans la limousine qui l’emmenait au Metropolitan Opera. Quand Yannick Nézet-Séguin, directeur et chef d’orchestre, avait apprit son arrivée en ville, il s’était empressé de l’inviter à l’avant première de la pièce de Charles Gounod, Faust, un opéra en cinq actes.

Henri n’avait pu refuser, Yannick était l’un des rares mortels pour qui il ait un tant soit peu de respect. Quand ce dernier se trouvait encore en France, il n’avait pas hésité à financer quelques représentations à l’Opéra de Paris. Le Metropolitan se dressait, imposant et majestueux, en plein milieu de Manhattan, élégamment décorée pour l’occasion de lumières chatoyantes et scintillantes. Henri sortit de la voiture, sentant tout autour de lui cette excitation propre aux amoureux d’arts. S’empressant de monter les escaliers, il atterrit dans un hall déjà bondé de toute la bonne société new-yorkaise.

Des humains. Des créatures obscures. Henri hocha poliment la tête en direction de certaines d’entre elles, des connaissances, des partenaires de travail. Délaissant son manteau à l’entrée, il fut alpagué par le chef d’orchestre qui s’empressa de le saluer chaleureusement. Les années avaient bien passés, des mèches grises apparaissaient déjà dans la chevelure autrefois ébènes de Yannick.

« Je suis heureux que vous soyez venu,
s’exclama t-il, de toute évidence ravi. »

Henri esquissa un sourire.

« Je vous avais dis que je viendrais. Comment aurais je pu autrement ? Vous savez toute l’affection que j’ai pour Faust de Gounod. »

Ils discutèrent quelques longues minutes avant que le maitre des lieux n’aperçoive au loin l’une de ses autres connaissances.

« Oh, venez Henri je vais vous présentez à une bonne connaissance à moi. Un fidèle compatriote. »

D’humeur tolérante, il suivit le chef d’orchestre jusqu’à un visage qui lui était bien familier. Un brusque sourire s’esquissa sensiblement sur ses lèvres tandis que Yannick faisait les présentations.

« Arthur !
S’exclama t-il soudainement en posant une main amicale sur son épaule afin d’attirer son attention. Ca fait longtemps que je voulais vous présenter à un ami, Henri. »

S’approchant prudemment, Henri dévisagea un instant Arthur.

« Bonsoir, monsieur. Yannick n’a eu de cesse de me vanter vos mérites, déclara t-il en se plaçant juste à ses côtés. »

Il ne le toucha cependant pas. Henri n’était pas une personne tactile, s’il pouvait éviter de toucher tout et n’importe qui, il le faisait… Le seul moment ou cela ne le gênait pas c’était bien quand son corps épousait celui d’un autre entre les draps de son lit. Malheureusement leur hôte ne resta pas, on l’appelait déjà autre part. Henri lui assura que ce n’était pas grave… après tout, il venait de trouver une distraction pour la soirée. Et quelle distraction !

« Donc, Arthur c’est bien ça ? S’enquit-il finalement en français, se tournant vers Arthur.  Ainsi vous êtes amateur de littérature française. Que pensez-vous de la fatalité, monsieur ? »

© 2981 12289 0
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Arthur Carron
Children of Lilith
Arthur Carron
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(#) Sujet: Re: Le pacte de Faust - Arthur ♦ Lun 2 Avr - 18:51

Le Pacte de Faust
"- Arthur mon ami, il faut que vous veniez ce soir. Il y a la représentation de Faust et je mène l'Orchestre
- Yannick, je vous remercie de votre  invitation, mais vous savez qu'en ce moment je n'ai...
- Tatatata, je n'accepterai aucun refus mon cher ami fuyant, je vous attends donc ce soir au Metropolitan"


Et sans me laisser le temps d'ajouter le moindre mot, il avait raccroché. Cela m'avait fait sourire. Je connaissais Yannick depuis quelques années maintenant et j'étais bien sûr allé lui rendre une petite visite lorsque j'étais arrivé à New-York il y a quelques temps, je n'étais pas entré dans les détails lorsqu'il m'avait demandé les causes de ma cécité, il n'aurait pas compris, j'ai juste parlé d'un stupide accident. Dès lors il cherche tous les moyens possibles pour me distraire et c'est très aimable de sa part, j'apprécie beaucoup, néanmoins, en ce moment je n'ai pas vraiment le coeur à m'amuser. Je suis tourmenté. Avoir revu Charles a été pour moi une joie indiscible, mais également source d'une grande souffrance. Son attitude envers moi, tout du moins au début de notre entretien...je savais bien que les faits étaient contre moi, mais il n'empêche qu'autant de froideur de sa part m'avait blessé. Le temps des explications est ensuite venu et j'ai enfin réussi à lui dire, après tant d'années, ce qu'il s'était passé réellement ce soir-là, pourquoi étais-je parti en pleine nuit sans un mot. Au début il ne me cru pas bien sûr, je m'en étais douté, mais il dû se rendre à l'évidence.

Je ne sais pas ce qu'il adviendra de nous, de notre relation, mais j'aimerai tellement...le serrer à nouveau dans mes bras, j'aimerais tellement l'embrasser, ressentir à nouveau la douceur de sa peau contre la mienne. Seigneur, même après tant d'années je l'aime encore comme un fou, je l'ai dans la peau c'est indéniable. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais j'avais décidé de tout faire pour le reconquérir, peu importe le nombre d'années que cela me prendrait. Je voulais récupérer Charles et je le ferais. Pour l'heure, j'étais plongé dans la lecture d'un de mes livres de sorts, à la recherche d'éventuelles informations qui pourraient peut-être m'aider à recouvrer la vue...ou au moins une partie. Oh je savais bien que c'était peine perdue, mais je demeurais un incurable optimiste. Le bruit de mon horloge murale m'indiqua que je ferais bien de me préparer si je ne voulais pas être en retard. Je m'habillais donc d'un élégant costume noir avec un noeud papillon puis mis des chaussures vernies aux pieds.

Une fois que j'étais fin prêt, je pris la direction du Metropolitan Opera. C'était lorsque j'arrivais dans ce genre d'endroit que je regrettais plus que tout de ne pouvoir en admirer la beauté. A peine entré, je fus rapdement pris dans une conversation avec des gens qu'il m'était arrivé de croiser une ou deux fois. Soudain, une main se posa sur mon épaule et je reconnus la voix de Yannick. Un sourire se dessina sur mon visage.

- Bonsoir Yannick.

Je tournais ensuite la tête vers l'homme que j'entendais se positionner près de moi, esquissant un petit sourire.

- Bonsoir. Ah oui ? Et bien Yannick a toujours eu tendance a en rajouter un peu.

Yannick s'échappa ensuite. J'aurais dû m'en douter, je me demandais pourquoi il m'avait fait venir puisque, de toute manière, je ne le verrais pas de la soirée. J'étais perdu dans mes pensées quand j'en fus sorti par Henri qui me posa une question, en français. Je fus heureux d'entendre ma langue maternelle, cela faisait si longtemps que je ne l'avais entendu parler. Je répondis donc dans cette même langue.

- En effet. La littérature ? Oui, on peut dire cela effectivement. Ce que je pense de la fatalité ? Voilà une bien étrange question Henri, me permettez-vous de vous la retourner ?
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